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Minimalisme

Le vrai coût des choses n’est pas celui que l’on croit.

By 13 mai 2024No Comments

Trop souvent, j’ai entendu des phrases qui ne signifient rien. Du moins, en apparence.

« C’est beaucoup trop cher pour ce que c’est. »
« Comment tu peux dépenser autant pour ça alors qu’il existe moins cher. »
« Quel intérêt de mettre autant d’argent là-dedans ? »

Moi aussi, je me pose cette question. De nombreuses fois, et souvent, les mêmes réponses surgissent en retour.

« Oui, mais c’est normal de dépenser autant pour ça, par contre pour ça, j’ai comme un doute. »

Je ne suis clairement pas comme la majorité des autres personnes de mon âge, et des autres tout court, si on me permet le raccourci.
Aujourd’hui, il est normal de « claquer », puisqu’il n’existe pas d’autre terme, plusieurs dizaines voire centaines d’euros chaque mois dans des bars, dans des vêtements de piètre qualité ou dans des objets peu onéreux qui finiront au mieux par rendre l’âme rapidement, au pire à traîner dans un placard en attendant patiemment qu’on les en sort.

Il suffit de voir à quel point les enseignes à bas coût enregistrent des succès de plus en plus impressionnants. L’affluence ne faiblit pas pour eux, que ce soit en magasin ou en commande en ligne. On a alors les moyens de s’offrir des tas de choses pour un prix dérisoire, alors que, d’un autre côté, les coûts sont plus élevés pour une même chose, qui semble être identique.

Pourquoi acheter un tee-shirt à 100 euros, alors que je peux en avoir une dizaine pour le même prix ? Et si la mode passe, je n’aurais aucun mal à m’en débarrasser. Même de basse qualité, je m’en serai probablement lassé avant. La solution est donc toute trouvée.

Lorsqu’un produit est à bas coût, quelqu’un ou quelque chose d’autre en paie le prix. C’est là que je souhaite en venir.

Un tee-shirt peu cher évite de creuser un trou dans le budget de celui qui l’achète. Par contre, il empêche à ceux qui le produisent de vivre décemment. Il ne faut pas croire que les conditions de travail des êtres humains à l’autre bout de la planète soient similaires aux nôtres. C’est le premier prix à payer lorsqu’on décide d’acheter à bas coût.

Le second prix à payer concerne l’environnement. Les réglementations ne sont pas les mêmes selon les pays, et certains sont plus laxistes que d’autres, surtout quand il s’agit de maximiser les profits. La pollution n’est pas uniquement rejetée sous forme de dioxyde de carbone. Elle imprègne le sol, l’eau et les espèces vivantes aux alentours. Elle impacte bien plus loin que les frontières d’un pays ou d’un continent. Il ne faut pas oublier qu’après sa production et son utilisation, notre tee-shirt deviendra un déchet qu’il conviendra d’enfouir ou d’éliminer.

Enfin, le troisième coût concerne directement le consommateur. Parfois, c’est sa santé qui sera remise en cause avec ce tee-shirt : une teinture non naturelle, composée de produits chimiques nocifs, ou même une matière susceptible de libérer des perturbateurs endocriniens. Aussi, ce tee-shirt devra sûrement être remplacé prochainement, que ce soit par usure, achat coup de cœur ou effet de mode. Et on revient ainsi au premier prix à payer, au second, et enfin, au troisième.

Il existe un coût caché derrière tout ce qu’on achète. C’est pour cela que je prône le minimalisme et les choix éclairés. À l’heure où l’inflation pèse, il est d’autant plus important de privilégier la rationalisation que le maintien d’un pouvoir achat en choisissant des produits toujours moins chers, en se donnant l’illusion de pouvoir consommer autant qu’avant.

Peut-être que nous consommerions différemment si les choses étaient à un prix juste. Juste pour les humains, juste pour l’environnement, juste pour nous. Car aujourd’hui, ce n’est pas le prix de vente qui définit l’éthique et la qualité d’un objet. C’est pourquoi il existe des indicateurs, des labels, des appellations, et des gens qui défendent une production locale, respectueuse des humains et de l’environnement. Tout ceci nécessite une recherche plus approfondie pour déterminer les conséquences qu’occasionnent chaque achat.

Oui, j’aime mettre les moyens dans des vêtements de qualité, dans des outils qui me permettent de travailler en tout temps et en tout lieu, dans des formations, des livres et des aliments bons pour moi.

Je pense que cela vaut bien plus qu’on ne le pense. Là encore, tout dépend des priorités de chacun, qui, bien trop souvent, s’arrêtent aux frontières de l’immédiat et du perçu. Tout ce qui survient loin de nos yeux et de l’instant présent est ignoré.

Le vrai coût des choses n’est pas celui que l’on croit.

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