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Brèves

Anomalie.

By 25 mars 2024No Comments

Dans les livres de développement personnel, on évoque souvent le sujet de l’environnement. S’il n’est pas en adéquation avec la personne que tu souhaites devenir, alors c’est comme si tu cherchais à accélérer tout en maintenant les freins. Tu avanceras peut-être, avec grand peine.

Oui, dans certains cas.
Dans d’autres non.

Non si tu te sens en accord avec ton environnement. S’il, d’une quelconque manière, il te convient et t’aide à progresser dans les domaines qui sont importants pour toi. Ce n’est pas parce que notre environnement n’est pas en lien direct avec nos aspirations qu’il est nécessaire de le jeter aux oubliettes. Parfois, il permet de se déconnecter, de penser à autre chose, de revenir aux sources.
Oui s’il y a dissonance. Si tu te sens mal à l’aise, que tu sens que quelque chose ne va pas, et que tu ne parviens pas à te ressourcer dans l’environnement qui est le tien, alors oui, il convient de s’en extraire. La bonne humeur a tendance à être contagieuse, la mauvaise aussi. Il est vrai que côtoyer des personnes qui ont les mêmes valeurs aide à renforcer les nôtres. Pour autant, un intrus peut trouver sa place dans un groupe différent. Un fumeur peut apprécier la compagnie de non-fumeurs, un sportif de non-sportifs, un entrepreneur de salariés. On s’enrichit aussi de personnes différentes. C’est lorsqu’elles ont tendance à freiner ton évolution que la question se pose.

Il existe des personnes qui vivent volontairement dans un environnement loin de leurs idéaux. Pour se rappeler d’où ils viennent, pour rester terre-à-terre. Pour mesurer le chemin parcouru. Pour visualiser l’ancienne version d’eux-même, et éviter d’y revenir.
Il y en a d’autres qui ont besoin d’un équilibre entre leur vie et leur environnement. Souvent, c’est la vie qui évolue avant l’environnement. Les habitudes changent, pas celles des autres. L’évolution commence à gagner du terrain, tandis que l’environnement stagne. Il faut parfois des années pour caler son environnement à sa vie, surtout si elle progresse continuellement. Trouver des personnes sur la même longueur d’onde n’est pas simple lorsqu’on ne connaît personne d’autre que son entourage actuel.
Et il y a ceux qui vivent dans l’entre-deux. Dans deux environnements différents.
Et ceux qui sont en transition, en recherche d’un meilleur environnement.
On oublie souvent cette phase, qui, pourtant, est la plus difficile à appréhender. On pense que tout se passe dans un laps de temps assez court. Ça l’est pour certains, mais c’est une minorité.
Souvent, dans cette phase, c’est la solitude qui l’emporte. C’est là qu’on change, qu’on évolue, qu’on se pose des questions, qu’on tente d’y répondre, qu’on essaie, qu’on échoue, qu’on recommence, jusqu’à entrevoir la réussite. C’est là qu’on apprend à se connaître, à se définir, à vivre en étant soi-même, à se libérer du regard des autres. C’est là qu’on passe de la chenille au papillon, c’est là que la magie opère.
Dans l’ombre, dans le silence.
Sans un bruit que celui des interrogations et des doutes.
Cette phase n’est pas la plus facile. Elle est néanmoins nécessaire. Car c’est là qu’on décide vraiment de la personne qu’on désire être, c’est là que la vie démarre réellement.
C’est là que tu choisis d’être toi, avec tes bizarreries, ta singularité, tes habitudes, tes envies, tes ambitions et tes désirs. C’est là que tu trouves ce qui fonctionne pour toi. C’est là que tu sors des diktats imposés, des recettes toutes faites, des conseils plébiscités sur les réseaux sociaux et dans les best-sellers.
C’est là que tu comprends que vivre pour soi est une bénédiction rare que peu saisissent.
C’est là que tu prends ton envol.
Peu importe ce qui doit advenir.
Peu importe si on te considère comme une anomalie.

Vis comme si personne ne te regardait.
La majorité du temps, c’est bel et bien ce qui se passe.

À bientôt,
Quentin.

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