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Fantastique

Yardam, de Aurélie Wellenstein

By 12 mars 2020février 13th, 2025No Comments

À Yardam, la folie est sexuellement transmissible.

Dans l’espoir d’endiguer l’épidémie, la population est mise en quarantaine, isolée du reste du monde.
Le virus n’a pas épargné Kazan. À l’image de la ville qui s’enfonce dans le chaos, il sombre lentement.

Pour s’en sortir, il serait prêt à toutes les extrémités, y compris à manipuler Feliks et Nadja, un couple de médecins étrangers venu s’enfermer volontairement dans la cité pour trouver un remède. Dans son désespoir, il va accomplir le pire…

Scrineo – 480 pages – 20 euros.

Un roman formidablement addictif dont les émotions chahutent en tous sens !

Je tiens à remercier les éditions Scrineo pour l’envoi de ce roman. Recevoir le nouveau roman en avant première d’Aurélie Wellenstein, c’est quelque chose. Cette auteure connaît toutes les recettes qui font une bonne intrigue, une de celles que l’on ne peut pas lâcher aussi facilement. À en croire l’enchaînement rapide des chapitres, j’ai vécu ces dernières heures au travers de Yardam.

Déjà, que dire que la couverture, créée par Aurélien Police. On entre clairement dans le vif du sujet, avec ces trois visages, dont deux d’entre-eux semblent prendre place dans le cerveau du troisième, plus imposant. Mmh, voilà que les mystères commencent déjà à se distiller… J’ai envie de dire que ce roman tombe à pic, par rapport à notre actualité mondiale. Un virus, une transmission, une épidémie qui se répand à l’échelle d’une ville, une quarantaine qui s’impose à tous. Un lieu clos qui laisse présager des aventures bien malencontreuses !

Un pavé dévoré en si peu de temps, avec une seule et unique envie : ne jamais que cette histoire se termine…

Comment ça, je viens de fermer la dernière page de ce livre. Impossible. Comment retourner en arrière ? Comment découvrir de nouveau cet univers ? Yardam, et son trio de personnages principaux. Sincèrement, je pense pouvoir déclarer solennellement qu’on entre dans le cadre d’un coup de cœur. Ce roman m’a fait vivre à la place de ses protagonistes, m’a fait ressentir leurs émotions, vraiment… particulières. Le contexte de ce virus crée des situations complexes dans le crâne de Kazan. Lui a inoculé le virus. Un virus de taille, puisqu’il peut désormais « aspirer » les âmes des personnes qu’il embrasse. Ainsi, il peut absorber des connaissances et gagner en expérience dans tous les domaines qu’il désire. Mais encore faut-il absorber les bonnes personnes, et ne pas se laisser aller à la faim qui entrave sa propre existence… Kazan doit faire très attention à sa maladie. S’il absorbe trop d’âmes, elles peuvent le faire devenir fou, jusqu’à causer la mort.

À Yardam, tout se passait pour le mieux. Jusqu’à ce que des coquilles envahissent la ville. Des êtres vides, inertes, à la peau blanchâtre, sans cheveux, qui se ressemblent tous. La fièvre grimpe, les coquilles se multiplient, jusqu’à ce que la quarantaine soit déclarée. Les portes se ferment. Les remparts, imposants, resserrent la cité. Certains vont tenter le tout pour le tout, essayer de quitter la ville au plus vite après l’annonce de la quarantaine. Kazan fait partie de ceux là. Mais un événement impromptu va le faire changer d’avis. Alors qu’il allait partir, il entendit des voix. Deux voix, à proximité d’une porte désormais fermée. Deux étrangers qui cherchaient à entrer. Deux médecins qui voulaient leur venir en aide. Nadja et Feliks. Ils allaient trouver un remède à cette maladie. Mais les ordres des gardes étaient clairs. Personne ne sort, personne n’entre. Kazan vit alors l’opportunité de sa vie. Ces gens pourraient sûrement le soigner, et ainsi, il pourrait enfin vivre libéré. Car oui, il voulait fuir, mais combien de temps pourrait-il vivre dans ces conditions ?

Ce roman agit comme un agitateur de sentiments. Vous n’imaginez même pas tout ce qui se trame derrière les mots d’Aurélie Wellenstein. De la puissance à l’état brut, des situations infiniment complexes, des personnages authentiques dans lesquels je me suis retrouvé à de nombreuses reprises. Même si Kazan incarne à la fois un héros et un anti-héros, il y a une part de vrai en lui. Je veux dire par là qu’on le comprend, on sait pourquoi il agit ainsi. Kazan détruit. Kazan vit dangereusement. Il passe du prédateur à la proie, il agit selon des instincts qui ne sont pas forcément les bons. Sa vie semble dictée par sa maladie. Il veut plus que ça. Il veut de l’amour. Et quand les coïncidences vont le mettre sur la route de Nadja et Feliks, sa vie toute entière va basculer. La jalousie va s’emparer de lui jusqu’à commettre l’impensable, l’irréparable…

L’ambiance de ce roman incarne tant de sentiments. L’oppression est partout, omniprésente. Un sentiment d’urgence se développe. Il faut impérativement trouver une solution. Comprendre ce qui se passe à Yardam. À mesure que l’histoire progresse, on pénètre dans des strates encore plus étroites. De nouvelles intrigues viennent se greffer et j’ai très vite compris que je ne sortirais pas aussi facilement de cette lecture. Je me suis senti prisonnier, de plus en plus entravé, à mesure que je progressait. Tant d’éléments venaient s’ajouter à ceux existants. Je devais savoir, je devais connaître la fin. Le dénouement.

Tant de complots se présentent, tant de scènes intenses. Je me suis laissé entraîner dans cet univers étrange, malsain, où le sexe prend une part prédominante, où il asservit, domine et propage aussi la maladie. En même temps, en lisant la quatrième de couverture, le lecteur est prévenu d’avance. Il ne faut donc pas avoir peur des scènes de sexe et des effusions de sang. Ce roman bouscule, malmène, et c’est ça que j’ai adoré chez lui.

Et jusqu’à la dernière page, des éléments nouveaux venaient s’intégrer, encore et encore. Me laissant, moi, ravi de cette lecture, ravi de ce mélange délicat entre sexe et amour véritable, de cette ambiance contradictoire entre beauté, poésie, sincérité et la triste réalité, rude et démoniaque.

Ma note : 5/5

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