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Science-fiction

World War Z, de Max Brooks

By 13 novembre 2017février 13th, 2025No Comments

La guerre des zombies a eu lieu, et elle a failli éradiquer l’ensemble de l’humanité. L’auteur, en mission pour l’ONU – ou ce qu’il en reste – et poussé par l’urgence de préserver les témoignages directs des survivants de ces années apocalyptiques, a voyagé dans le monde entier pour les rencontrer, des cités en ruine qui jadis abritaient des millions d’âmes jusqu’aux coins les plus inhospitaliers de la planète. Jamais auparavant nous n’avions eu accès à un document de première main aussi saisissant sur la réalité de l’existence – de la survivance – humaine au cours de ces années maudites. Prendre connaissance de ces comptes rendus parfois à la limite du supportable demandera un certain courage au lecteur. Mais l’effort en vaut la peine, car rien ne dit que la Ze Guerre mondiale sera la dernière.

Livre de Poche – 535 pages – 8,30 euros.

Un univers post-apocalyptique proche de l’anéantissement

Ce roman, à l’origine du film désormais mondialement connu, dévoile toutes les phases de contamination et de propagation d’un virus d’un nouveau genre. Celui-ci ayant la capacité de redonner vie aux morts, au détail près que seul leur cerveau fonctionne, affublé des uniques besoins les plus primitifs.

C’est au travers de très nombreux témoignages, de personnes civiles comme issues du milieu militaire, que l’on apprend en quoi le monde change et évolue, en mal comme en bien.

Découvrez la nouvelle histoire de la planète Terre, tous les changements qui ont pu y survenir, tous les aspects de la vie quotidienne s’immergent dans ce nouveau climat, même ceux que l’on pouvait ignorer. Chaque petit détail prend des tournures impressionnantes.

Les survivants de la Grande Panique, cette période où tout le monde a pu prendre conscience de l’horreur qui se déroulait autour d’eux, peuvent encore en parler.

Pour ne jamais oublier leurs souvenirs et leurs actes, ce recueil de témoignages a été conçu et a été le fruit de nombreux voyages, partout dans le monde. Il ne s’agit pas seulement de voir les changements provoqués au monde, mais de ressentir et d’imaginer au travers d’une pensée humaine, toutes les choses qui ont pu être vécues et faites.

Rencontrez tous ces hommes et femmes qui, chacun a leur façon, ont apporté leur pierre à l’histoire de la Zème guerre mondiale.

Imaginez le courage d’un homme à conquérir un château pour le rendre hospitalier, et y accueillir des centaines de survivants dans l’objectif de les sauver. Vivez des dizaines de batailles du point de vue des armées sous-marines comme terrestres, qui ont contribué à l’éradication de millions de morts-vivants.

Imaginez les ambitions d’hommes d’affaires qui ont su manipuler les pensées de la population pour s’enrichir, alors que les médias devenaient de véritables propagateurs d’une propagande à grande échelle.

Que se passe-t-il dans World War Z ?

Fanatiques de zombies et d’histoire mondiale anticipée ? Vous ne serez probablement pas déçus par ce roman.

Pour tous ceux qui adorent les livres dont l’univers tient la route grâce à la robustesse de la documentation, sachez que beaucoup de détails ont été pris en considération et peaufinés.

On y voit l’évolution mondiale très bien pensée à partir de paroles et d’interviews. On arrive à comprendre les objectifs des gouvernements et de ceux qui veulent réussir à vaincre ces créatures horribles.

Plus que tout, on apprend comment toute la population a réagit face à tous ces événements et comment cela pourrait également se dérouler dans la réalité si une telle chose pouvait arriver.

Vous allez apprendre la façon qu’à le gouvernement de Corée du Nord pour éradiquer toute forme de propagation du virus sur son territoire, mais également la manière dont il a fait disparaître tous ses habitants en une poignée de jours.

Vous allez apprendre comment les militaires ou réservistes s’y sont pris pour vaincre le maximum de zombies lors de combats acharnés et sans répits, alors que certains ont choisi de quitter la terre ferme pour s’enfuir ailleurs, avec leurs familles.

Tirez des leçons de ce roman, c’est prévoir à l’avance ce qui pourrait bien se passer dans l’avenir.

Un univers complet sans le moindre héros

La principale leçon à retenir de cet ouvrage réside dans sa forme. Il ne suffit pas d’écrire une histoire à la trame millénaire pour incarner un succès planétaire.

En effet, on retrouve des paroles de personnes qui ne se connaissent pas et qui n’ont aucun lien apparent entre elles. Les lieux changent du tout au tout, leurs métiers et activités également.

La difficulté d’une telle écriture réside dans l’incarnation de beaucoup de protagonistes et d’autant de personnalités complètement différentes.

C’est pourquoi, en terme de création de personnages, de personnalités et donc de souvenirs, ce roman est une véritable mine d’or. Il y a tout autant de témoignages que de jargons et de paroles tout aussi variées.

Ceci est l’idéal à retenir dans la formation de dialogues, où l’intérêt est de reconnaître qui parle et à quel moment, sans trop abuser des incises. Faire varier les langages et les voix peut être une astuce considérable dans cette quête.

En bref : une forme originale qui n’incite pas à tourner les pages

Ce roman a été conçu comme toute histoire. Sauf que l’on peut oublier les personnages récurrents, les chapitres qui se suivent et toute forme de suspense.

Il faut savoir accepter le manque de scénario. Puisque ce sont des témoignages, il n’y a pas vraiment de liens entre eux. Ils sont simplement liés par la période dans laquelle on se situe : propagation du virus, découverte des premiers cas, grande panique ou encore la fin de la guerre.

Cette forme a l’audace d’être originale. Mais, de ce fait, sans ces liens qui nous forcent à tourner les pages sans s’arrêter, la lecture de ce roman m’a pris davantage de temps que les autres. Surtout que les scènes d’action, racontées par une personne, perdent en spontanéité et gagnent en émotions, ce qui peut devenir ennuyeux.

Toutefois, j’ai très apprécié cet univers très détaillé. J’aime quand chaque chose, même insignifiante, prend une place prépondérante. Des manipulations médiatiques, des agents fiscaux retraçant l’origine de l’argent des survivants jusqu’aux astronautes coincés dans la station spatiale internationale, beaucoup de destins sont rassemblés sous une même effigie : celle de la nation terrestre, la seule et unique.

Et si vous ne deviez retenir qu’une phrase de ce roman, je dirai que celle-ci serait la plus mémorable : « Espèce d’hippy shooté au patchouli avec un cerveau rempli de yaourt ! ».

Ma note : 3,5/5

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