Depuis le début des années 80, un programme ultrasecret de la marine américaine explore de multiples futurs potentiels. Lors de ces explorations, ses agents temporels ont situé le Terminus, la destruction de toute vie sur terre, au XXVIIe siècle. En 1997, l’agent spécial Shannon Moss du NCIS reçoit au milieu de la nuit un appel du FBI : on la demande sur une scène de crime. Un homme aurait massacré sa famille avant de s’enfuir. Seule la fille aînée, Marian, 17 ans, serait vivante, mais reste portée disparue. Pourquoi contacter Moss ? Parce que le suspect, Patrick Mursult, a comme elle contemplé le Terminus… dont la date s’est brusquement rapprochée de plusieurs siècles.
Albin Michel Imaginaire – 448 pages – 24,90 euros.
Un thriller, doublé d’une intrigue digne d’un space-opera et de voyages dans le temps, qui émerveille autant qu’il questionne…
Je tiens à remercier les éditions Albin Michel Imaginaire pour l’envoi de ce roman. C’est une histoire fort intéressante, comme je les aime, avec une implication des forces spéciales américaines dans un programme secret. Et quel programme ! Tenter de sauver le monde suite à une exploration du futur qui a mal tourné… Le Terminus approche, et, avec lui, une fin de toute humanité…
Elle apercevait des visions étranges, telle qu’elle avait été briefée avant son départ. En l’an 2199, l’hiver battait son plein. Au beau milieu d’arbres calcinés et de troncs effondrés, ce paysage apocalyptique ne la faisait pas rêver. Dans sa combinaison orange qui la protégeait du froid, elle évoluait lentement. Orange était la couleur donnée aux débutants, pour ceux qui n’avaient encore effectué aucune sortie sur la Terre du futur. Le ciel apparaissait bien différent de celui de son époque d’origine. L’astre solaire bien connu avait désormais un compagnon. Un Trou Blanc avait émergé dans l’espace proche de la planète Terre, apportant avec lui son lot de désillusions quant à la survie de l’espèce humaine. Vivre et demeurer ici devenait dangereux. Elle était équipée d’un dosimètre, dont la tâche de couleur variait en fonction des radiations que son corps encaissait. Le sol était pollué de valeurs de métal…
Des ces mystérieuses vapeurs, des composés microscopiques que l’on assimilait à des nanoparticules à effet tunnel, les NET. Ces derniers, redoutables, parvenaient à traverser la combinaison et la peau pour venir se fondre dans les cellules du corps humain. On ne pouvait pas comparer ces particules à des robots minuscules, mais à un cancer dont les symptômes se développaient à une vitesse effroyable. Les conséquences étaient terribles, et la mort n’aurait été qu’un châtiment trop doux face à ce qui attendait réellement les personnes infectées. Elle marchait dans le paysage chaotique, se demandant où elle se trouvait, jusqu’à arriver dans une clairière où elle se mit à hurler. Elle venait d’apercevoir une crucifiée, lévitant au dessus des eaux sombres, la tête vers le bas. Il y avait comme du feu qui sortait de ses poignets et de ses chevilles, avec une cage thoracique déformée. Une vision d’horreur de ce qui l’attendait à cause des NET…
Une histoire aux multiples personnages attachants, mais à la complexité bien réelle !
Quel quatrième de couverture ! Il envoie du lourd, et j’adore la façon dont il est écrit. Je ne sais dire dans quel genre on se situe, entre science-fiction et thriller haletant. Oui, parce que c’est aussi une enquête des plus importantes pour l’avenir de la planète Terre qui s’engage. Rien que ça ! Tout débute par une scène de crime macabre, le mot étant faible par rapport aux descriptions des lieux et de l’état des victimes. Mais les implications de certaines personnes et tous les événements qui vont venir se greffer à l’histoire vont voir des liens se créer. C’est fabuleux de voir à quel point l’auteur a su créer un monde aussi vaste, avec des idées stupéfiantes et vraiment loufoques ! Les fameux NET, qui sont les précurseurs de la fin de notre monde, ont des effets plutôt étranges sur le corps humain, et les explications données pour expliquer ses conséquences m’ont convaincues. La psyché humaine est complexe, et ces petits êtres robotiques, peut-être conscients d’eux-mêmes, sont capables d’aller dénicher nos croyances au plus profond de nous-mêmes, c’est tout bonnement incroyable, enfin, pas tant que ça !
J’ai été surpris par les repères temporels de ce roman. Arborer des vaisseaux capables de se rendre dans le futur alors qu’on se situe dans les années 80 ! Bon, après, j’ignore si cela existait ou existe même actuellement, mais l’effet du programme secret mené par la Navy y est pour beaucoup. On ne sait pas ce que le gouvernement nous cache ! J’ai beaucoup aimé la complexité des personnages, les principaux sont attachants au possible, et tous ont un idéal en tête et des missions clairement définies à accomplir selon leurs croyances personnelles. Ce que j’ai moins apprécié, ce sont tous ces sauts temporels qui m’ont parfois perdus. Le fait que notre enquêtrice principale se met à porter le nom d’une autre n’est pas sans conséquence non plus et accentue le caractère complexe de l’intrigue. Bien heureusement, cela ne dure pas longtemps, mais cela devient vite difficile de comprendre où l’on se situe par rapport au présent, situé en 1997.
Mis à part ce petit aparté, j’ai aimé les explications scientifiques apportées pour apporter des éléments sur des phénomènes sur lesquels je commençais à me questionner. Et si on ramène quelqu’un du futur avec nous, et qu’il se retrouve à être là avec la personne qu’il était avant ? Il y a des paradoxes qui sont explicités, et des événements qui se voient aujourd’hui alors qu’ils vont se produire loin dans le futur… Réalité ou non, je me suis surpris à rêver dans cet univers bien différent de ce qui m’a été donné de lire concernant les voyages dans le temps. Chacun y va généralement de ses propres théories, mais ceux-ci, bien plausibles, tiennent la route et sont intéressantes à appréhender ! En tout cas, ce que je ne peux pas reprocher à ce roman, c’est sa vivacité et son suspense intense ! L’intrigue, et toutes ces intrications, forment un beau cocktail déjanté qui donnent envie de connaître le fin mot de l’histoire, tout en évitant le Terminus, qui effraie autant qu’il fascine…
Ma note : 3,5/5