Grise et Cyrus sont élèves  à la prestigieuse Académie des Sciences Occultes et Mécaniques de Celumbre. Une nuit, l’apprentie mécanicienne et le jeune mage échappent de justesse à un enlèvement. Alors qu’ils se détestent, ils doivent fuir ensemble et chercher refuge dans les Rets, sinistre quartier aux mains des voleurs et des assassins.  S’ils veulent survivre, les deux adolescents n’ont d’autre choix que de faire alliance…

Rageot – 480 pages – 17 euros – #ISBN9782700259360.

Un roman où cohabitent deux univers : le steampunk et la magie.

Je poursuis mon aventure dans les lectures du PLIB avec ce roman. Alors là, tout le monde a dû en entendre parler, puisque c’est l’un des romans les plus en vogue en ce moment. Il me fallait le découvrir, moi qui affectionne beaucoup le steampunk, avec son autre touche magique pour agrémenter le tout. Je l’ai trop souvent vu passer sur Instagram pour ne pas le lire.

C’est le premier roman d’Adrien Tomas que je me décide à lire. Le hasard a aussi bien fait les choses, puisque j’ai pu apercevoir son livre pendant mes repérages au salon de Montreuil. De deux pierres l’une, j’ai même pu obtenir une dédicace. Visuellement, je trouve que la couverture est d’une sobriété sans pareille. De petits détails viennent orner ces motifs qui rappellent le duo de genres de cette intrigue, avec la magie en bleu et la mécanique en marron. En haut de la couverture, une couronne, alors qu’en bas, une araignée apparaissent pour faire le lien avec deux grands personnages de cette histoire.

Une intrigue à l’ambiance intense, dotée d’un final des plus explosifs !

Ce roman est une expérience en soi, un mélange des genres où la magie va habilement se mêler à la technologie pure et dure, faite de boulons et de rouages. Mais tous deux ont un point commun, que l’on appelle Arcanium, une matière première des plus précieuses, capable de faire fonctionner les automates et de lancer des sorts magiques. Mais malgré ce lien matériel, il a fallu attendre que l’Académie s’ouvre aux étudiants des deux horizons pour qu’ils puissent cohabiter à l’occasion des inter-cours, histoire de briser une glace encore bien trop épaisse. Malheureusement, entre les étudiants des deux domaines, rien ne se passe comme prévu, et les surnoms peu valorisants volent vers leur cible avec fracas. Alors, quand un événement va unir Cyrus et Grise, ils n’auront d’autre choix que de cohabiter pour leur survie…

J’ai trouvé que la première partie de ce roman mettait un peu de temps à se mettre en place, malgré la présence rapide de l’élément perturbateur. Il est rare que je ne parvienne pas à décrire mon ressenti, et pourtant, il me manquait ce petit quelque chose pour créer davantage de suspense et donner envie de dévorer cette histoire. L’histoire en elle-même est géniale, et les idées développées avec soin dans une ambiance presque aussi malsaine que celle des quartiers pauvres que nos personnages vont arpenter le temps de leur dangereux périple. Les descriptions sont parfaites, et offrent de belles images de ce monde aux deux facettes, à ceux qui triment pour offrir des conditions de vie décentes à leurs enfants, sans jamais y parvenir, sauf à pratiquer des activités illégales en parallèle ; et ceux qui vivent confortablement sans jamais se soucier de quoi que ce soit.

Forcément, dans de pareilles conditions, difficile de dire que tout va se passer pour le mieux entre les pauvres et les riches. C’est le roman de la dualité, de toutes ces choses dans lesquelles il faut prendre parti, dans ses talents pour la magie ou la mécanique, dans son lieu de naissance qui détermine son niveau de vie et son destin. Les actions s’enchaînent avec un rythme grandissant, jusqu’à offrir un dénouement exceptionnel, qui tient en haleine pendant plusieurs dizaines de pages. Et là, je dois dire que j’ai été complètement happé et abasourdi par la qualité de l’écriture de l’auteur. Entre les trahisons et une géopolitique en proie à des tensions intenses, cet univers à demi dystopique court vers une explosion des plus retentissantes !

Ma note : 4/5