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Fantasy

La Part des Ombres – Tome 1, de Gabriel Katz

By 6 mai 2017février 13th, 2025No Comments

La Goranie était jadis une terre de conquérants, elle n’est plus aujourd’hui qu’un pays occupé, avec à sa tête un roi fantoche. Dix ans déjà que les Traceurs, peuple guerrier descendu des montagnes pour « pacifier » le pays, règnent en maîtres sur le royaume. Discipline, terreur, corruption, tout semble fonctionner sans le moindre accroc jusqu’au jour où tout bascule. Une noce qui tourne au drame, un massacre tenu secret… et un homme qui se dit revenu d’entre les morts, pour lever le peuple contre l’occupant. On l’appelle le Fantôme, et pour animer la lame de fond qui renversera le régime, il a besoin de combattants – des mercenaires de haut niveau, capables d’encadrer, de former, et d’affronter les terribles guerriers de la Trace.

C’est ainsi qu’entrent en scène trois personnages venus des quatre coins du monde (et surtout des autres séries de Gabriel Katz) : une maîtresse de guerre, un gladiateur de haute volée et… un beau gosse qui ne sait pas très bien comment il s’est fait entraîner là-dedans.

Scrineo – 317 pages – 20,00 euros.

Un diptyque sombre qui tient en haleine !

Gabriel Katz n’est pas connu pour l’ennui qu’il procure dans ses romans. Que dire dans « La part des Ombres » ? Eh bien, que ça commence très fort et sans attendre ! C’est d’ailleurs ce qu’on aime chez cet auteur. Il se contente de nous broyer les tripes avec son premier chapitre. Voilà, le ton est donné, et il ne lâchera plus jusqu’à la dernière page.

L’histoire se déroule en Goranie, une contrée autrefois puissante militairement grâce à ses combattants : les Gorans. Leur image d’invincibilité a circulé jusqu’à se ternir avec l’arrivée des Traceurs, des soldats venus des montagnes voisines et qui ont désormais tout pouvoir.

Une de leur première action a été de faire stopper toute coutume propre au peuple de Goranie. C’en était alors fini de leur identité. Ce n’est que dix ans plus tard qu’une ancienne tradition a été de nouveau autorisée : la Procession. Cette dernière consiste à se rendre dans un village où un mariage est en cours de célébration, pour y apporter – au nom du roi qui se soucie de son bas peuple – trois objets symboliques : l’or pour la prospérité, le fer pour la protection et le bois pour le travail. Mais rien ne va se dérouler comme prévu. A la tête de la Procession se tient un jeune adolescent nommé Inoran, fils du roi Slegeth. Complètement immature, il va prendre une décision tellement déroutante qu’elle pourrait conduire à une révolution du peuple contre le gouvernement en place.

« La Part des Ombres » est un premier tome très sombre, baigné dans le sang et la peur. Tout est une histoire de vengeance au cœur d’un complot politique qui se met lentement en place. Les personnages principaux que l’on retrouve nous sont bien connus : la fameuse maîtresse de guerre nommée Kaelyn ; Desmeon, le Danseur qui fait également parti de l’aventure et Olen, prince déchu et vendeur de salades du Puits des Mémoires. C’est pourquoi je ne saurais que vous conseiller de lire les précédents ouvrages de Gabriel Katz pour comprendre les références qui peuvent parfois apparaître. Même si ce n’est absolument pas une obligation ! J’ai vraiment apprécié retrouver toutes ces personnes, surtout Desmeon qui a toujours un humour incisif qui tranche avec l’ambiance du roman. Tous ont un rôle bien défini dans la rébellion des Ombres qui s’organise contre les occupants, ce qui va beaucoup changer Olen dans sa façon de se comporter. Le plus intéressant étant de voir – enfin ! – ce qu’il leur est advenu après la fin de leurs histoires respectives.

Entre les Ombres qui luttent pour se faire connaître et faire régner la terreur dans les rangs des Traceurs et le roi qui tente de sauver la tête de son fils après ses agissements, la tension est à son comble. Au fil des chapitres, les rencontres se succèdent et les actions s’enchaînent. Certains moments m’ont paru plus plats que d’autres, avec des actions moins nombreuses. Mais ce n’est pas pour autant que l’ennui s’installe. Les dialogues, très agréables et vivants, rendent les scènes réalistes et aident vraiment à s’immiscer dans la problématique qui se pose.

En bref, prenez le temps de découvrir les autres romans de Gabriel Katz pour apprécier « La Part des Ombres » à sa juste valeur (et éviter quelques spoils). J’ai passé une excellente lecture dans une ambiance sombre, avec des personnages effrayants (je pense à Akhen Mekhnet ou encore à Borya) comme terrifiés – même si d’autres ont ni chaud ni froid. Avec une fin à vous donner envie de se rebeller contre l’auteur, on ne peut qu’attendre la suite avec impatience alors que des questions émergent en tous sens !

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