Aurélie Wellenstein à son apothéose avec ce roman violent, fulgurant, terrifiant, dans une France d’apocalypse.
Un séisme temporel a dévasté la Terre, massacrant une large partie de la population et mélangeant les époques entre elles. Callista se retrouve seule survivante dans un Paris ravagé où s’amalgament deux mille ans d’architecture. Tous ses repères chamboulés, la jeune fille n’a plus qu’un espoir : retrouver en vie sa meilleure amie, restée dans l’Est de la France. Callista part à pied pour un long périple, talonnée par la monstrueuse réplique du séisme qui semble la suivre pour l’anéantir. Si elle s’arrête, si elle ralentit, le cataclysme la dévorera. Au côté d’étranges compagnons, issus de siècles différents, elle va tout faire pour échapper au chaos.
Scrineo – 288 pages – 16,90 euros.
Du post-apocalyptique entraînant, morcelé par le temps.
Après ma découverte d’Aurélie Wellenstein et de son roman Les Loups Chantants, me voici parti sur son petit dernier. La Mort du Temps est un one-shot post-apocalyptique à l’intrigue parsemée de révélations et de bâtons dans les roues. Je n’ai pas ressenti un moment d’ennui ou de flottement pendant cette lecture. C’est un roman assez court – 288 pages – qui peut s’achever en une demi-journée à peine. Vous n’avez donc aucune excuse pour ne pas le lire.
L’histoire débute sur Callista, jeune adolescente de seize ans, tout droit sortie d’un coma dont elle ignore tout de la durée. Son père, à son chevet alors qu’elle se tient sur un lit d’hôpital, lui annonce une terrible nouvelle : le monde disparaît, lentement mais sûrement, et elle doit fuir, le plus vite et le plus loin possible, pour y échapper et pouvoir vivre. Grâce à son père, elle va très vite se rendre compte que son coma est dû à un accident de voiture. Elle, ainsi que sa meilleure amie Emma, avaient eu l’idée de fuguer en voiture. Mais son amie, conductrice du véhicule, ne disposait pas du permis. Tout s’est très vite terminé lorsqu’ils ont percuté un autre véhicule. Emma avait eu les jambes amputées, l’empêchant de se déplacer. Le seul souvenir dont disposait Callista, c’était le lieu où devait se trouver Emma. Très loin de là où elle venait de se réveiller, dans un hôpital Parisien.
Callista va donc rassembler son courage et prendre la route pour tenter de retrouver Emma. Mais le monde a changé, et un étrange Flash avance et vaporise une parcelle de son monde à chaque soubresaut de lumière. Son chemin sera semé d’embûches, de rencontres insensées et de remises en question sur ses actes, de regrets en remords. Callista est un personnage attachant, que l’on suit du début à la fin de l’histoire. On la voit terrifiée, souffrante, humaine et nostalgique de ses souvenirs passés, où sa vie était insouciante. J’ai d’ailleurs apprécié les clins d’œil – peut-être même plus que ça – au jeu World of Warcraft. Ce sont de petits détails qui font la profondeur des personnages de Callista et de Emma. Les autres protagonistes, comme Gascogne, Jeanne ou Roland, sont moins travaillés mais n’en restent pas moins intéressants pour autant, surtout vu ce qu’il leur est arrivé !
L’action décolle vraiment à partir du troisième tiers du roman. C’est à ce moment qu’on se dit que les choses sérieuses commencent et qu’il devient impossible de lâcher le livre. De toute façon, ce serait dommage de s’arrêter en si bon chemin. 😛 Il y a de belles idées qui ponctuent la vie – ou la survie – des personnages. Celle de la tortue est vraiment bien trouvée et donne de la consistance au temps, sujet majeur de La Mort du Temps. Car oui, le temps est détraqué, des bâtiments ou même des êtres vivants ont été fusionnés entre-eux – et même aussi des êtres vivants avec des bâtiments ou des objets, et là ça craint franchement pour eux ! 😕
Pour finir, je salue le travail de l’auteur pour les émotions transmises par ce roman. On se sent aussi ému, triste ou perdu que les personnages le sont. J’attache une réelle importance à ce point, sans quoi un roman serait vide de sens. Jusqu’au dénouement final, ce roman tient en haleine et je n’ai pas du tout deviné la fin avant qu’elle n’arrive. Une excellente surprise de la première à la dernière ligne !
Ma note : 4,5/5