Yuri appartient à un clan d’éleveurs de rennes. Il vit dans un village entouré par un perpétuel blizzard. Il y a un an, son amour, Asya, a disparu dans la tempête, attirée par les hurlements hypnotiques des loups chantants. Bien que tout le monde la croie morte, le garçon espère qu’elle soit toujours en vie, quelque part, de l’autre côté du blizzard.
Un jour, la sœur de Yuri, Kira, contracte un mal étrange ; son corps se couvre de glace. Pour le chaman du clan, la jeune fille est maudite par le dieu de l’hiver ; elle est bannie, et condamnée à s’enfoncer seule dans le blizzard. Mais une amie, Anastasia, rejette farouchement ce verdict surnaturel. Selon elle, il s’agit d’une maladie soignable à la capitale, par la chirurgie.
Déterminés à tout tenter pour sauver Kira, Yuri et Anastasia prennent leurs traîneaux à chiens pour emmener la jeune malade à la capitale. Mais aussitôt partis à travers le blizzard, les loups les prennent en chasse.
Scrineo – 265 pages – 16,90 euros.
Un univers teinté de magie, parfois tiré en longueur
Déjà, la couverture – par Aurélien Police – sublime ce roman avant même d’en avoir lu une seule ligne. La quatrième de couverture donne envie, dans un monde où les humains et les loups semblent entretenir des liens mystérieux. J’ai découvert ce roman un peu à l’aveugle après avoir lu les romans de Gabriel Katz chez ce même éditeur.
L’histoire commence sur le personnage de Yuri, un jeune homme attristé par la perte de sa petite amie nommée Asya. Au cœur de l’Hiver et cernés par le Blizzard, un camp tente de vivre – comme chaque année – contre le déchaînement des éléments. Leur survie n’est pas due au hasard et est possible grâce à une sorte de magie. Des Gardiens sont tenus de matérialiser des mots de pouvoir autour de leur cité pour empêcher à la nature de les anéantir. Kira fait partie des Gardiens, mais le mal qui la ronge va lui causer bien des soucis.
Comme une maladie de peau en apparence banale, Kira va voir apparaître des plaques de glace sur sa peau, qui vont peu à peu se développer. Tous leurs efforts pour se débarrasser de cette glace par eux-mêmes ne seront qu’échecs. Ils vont alors se tourner chez le chaman de leur camp pour lui demander son aide. Le résultat sera sans appel : Kira est maudite.
S’en suit une aventure hors du camp, où le Blizzard fait rage et où les loups ne seront pas étrangers au voyage. Ils doivent rejoindre la capitale, distance d’un bon millier de kilomètres, pour tenter d’opérer Kira et de la soigner, sur les conseils d’une infirmière : Anastasia.
J’ai trouvé l’écriture de ce roman très soignée et impactante. C’est très agréable à lire même si la première moitié m’a semblé trop tirée en longueur. J’ai eu l’impression que des événements imprévus arrivaient pour rallonger artificiellement leur expédition. Ce petit coup de mou passé, des actions utiles à l’intrigue vont s’enchaîner et il sera difficile de lâcher jusqu’à la fin. Le roman est court, donc vous n’aurez aucun mal à le terminer rapidement.
J’ai apprécié les personnages de Yuri, Kira et Anastasia. Yuri est attachant, surtout grâce aux liens qu’il entretient avec ses huskies. Kira est une jeune femme forte malgré la malédiction qui lui tombe dessus et Anastasia, qui ne s’est pas laissée démontée et qui va les accompagner dans cette aventure pour sauver Kira. Même si elle a d’autres raisons en tête !
L’univers est teinté de magie, plongé dans l’hiver. Les paysages sont clairs, précis et les sensations le sont tout autant. On ressent le froid qui tiraille les personnages, leurs difficultés à progresser face au Blizzard. La ville de Kansk n’est pas en reste, je la trouve magnifique et les idées de l’auteur sont fantastiques. C’est vraiment le point fort de ce roman selon moi. Le chaman de cette cité, Abakan, est aussi une grande figure des Loups Chantants. J’apprécie de découvrir des personnages aussi bien travaillés.
Même si j’ai envie de m’éterniser sur ce roman, je ne vais pas le faire pour vous laisser le découvrir par vous-même. Si vous n’avez pas peur des péripéties un peu ennuyantes – qui, heureusement, ne durent pas tout du long – vous pouvez vous laisser entraîner par Aurélie Wellenstein. Cela reste pour moi une excellente lecture et une bonne découverte de cette auteure qui m’était encore inconnue. Peut-être une autre chronique à venir sur un autre de ses romans ? L’avenir nous le dira.