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Fantasy

Les Animaux de Koadeg, de Hugo Thomas

By 6 septembre 2019février 13th, 2025No Comments

Avant sa mort, Eleda, le plus grand mage de notre temps, a mis en lieu sûr les derniers vestiges de la magie. En se sacrifiant pour créer la forêt de Koadeg, un sanctuaire inaccessible aux hommes, il a laissé à ses habitants la lourde tâche de nous rappeler leur existence. Mais en seront-ils capables ? Construit comme un roman-feuilleton, « Les animaux de Koadeg » immerge le lecteur dans sa forêt à travers plusieurs personnages dont les péripéties détermineront l’avenir de la magie.

Roman auto-édité – 427 pages – 2,99 euros (ebook) – 15 euros (broché).

Un premier opus de fantasy entre contes et légendes, d’où une prophétie émerge…

Je tiens à remercier Hugo Thomas pour l’envoi de son roman. Comment ça ? Un roman-feuilleton ? Ça m’a tout de suite fait penser à Yesterday’s Gone, alors je me suis jeté dessus, forcément ! L’univers est toutefois bien différent, et la quatrième de couverture ouvre la voie d’un monde où la magie est omniprésente. Voilà qui augure une lecture pleine de mystères, et qui donne envie de partir à la rencontre de ce fameux Eleda et de son sanctuaire à la mission primordiale…

Albert Monnier regardait le jeune homme monter à bord de sa voiture. Ils venaient d’avoir tous deux une entrevue de la plus haute importance. Un projet d’envergure qui lui tenait à cœur. Il espérait réellement que le jeune homme avait compris ce qu’Albert attendait de lui. Il ne pouvait plus assurer la continuité de son projet, démarré il y a un demi-siècle. Maintenant atteint d’une maladie incurable, il se devait de trouver une relève capable de mener à bien sa mission. Albert quitta son hall d’entrée pour rejoindre sa bibliothèque. Le voyage fut court, mais épuisant. Il ressentait beaucoup de difficultés à se mouvoir. Il s’installa derrière son bureau Louis XV et en sortit une boussole dorée. En regardant son cadran, il avait une certitude : ils arrivaient, enfin…

Albert travaillait dans le domaine littéraire. Plus particulièrement l’édition. Mais ses rendez-vous du jour ne concernaient pas son activité actuelle, mais bien l’ancienne, bien plus mystérieuse ! En ces temps-là, on l’appelait Eleda. Il ne parlait plus à personne de ce passé, mais tâchait tout de même d’en sauvegarder la mémoire. Il avait appartenu à un monde qui n’existait plus. Il devait coûte que coûte protéger ces vestiges, ce qu’il en demeurait encore. Albert voulait renouer avec ses premiers amours, et troqua ses vêtements contre une robe bleu. Il peigna même ses longs cheveux blancs et récupéra sa canne de noisetier. Quelqu’un frappa à la porte. Il ouvrit et une voix féminine très agréable lui demanda si elle se tenait bien devant Eleda. Il ne semblait pas étonné de cette visite. D’un coup de bâton, son hall d’entrée se métamorphosa. Il s’attendait à cette visite. Eleda savait beaucoup de choses.

Une intrigue mystique et des personnages foisonnants de vie, évoluant dans un monde magique !

Cette lecture n’est pas habituelle, c’est une certitude. Je ne m’attendais pas à ce que les animaux incarnent les personnages de ce premier tome. Je m’étais imaginé des protagonistes humains, surtout après la lecture du prologue qui m’a quelque peu conforté dans ce choix inconscient. Cela m’a fait penser à La Guerre des Clans, avec tous ces animaux personnifiés qui prennent l’intrigue à bras le corps pour la faire progresser. Voilà quelle a été ma première surprise à la lecture de ce récit. Aussi, les animaux sont présents en nombre impressionnant. À mesure que l’histoire avance, de nouvelles têtes viennent également se greffer. J’avoue qu’il m’a été difficile de savoir faire la différence entre tous les personnages, surtout que beaucoup d’espèces animales sont représentées. Seuls les personnages principaux me sont restés en mémoire. Certaines scènes sont complexes à suivre. Parfois, je me suis retrouvé avec un rebondissement d’importance devant les yeux, qui impliquait de nombreux personnages. Difficile alors pour moi de faire le point et de synthétiser ce qui venait de se dérouler.

Il y a des moments où la concentration est très importante. Des moments où des trahisons se produisent et où il peut arriver que des protagonistes retournent leur veste sans sommation ! J’ai adoré l’univers développé dans ce premier tome. Sa profondeur permet d’entrer dans les détails de sa magie, de pouvoir la comprendre sans pour autant lever toutes les interrogations qui gravitent autour. D’où provient-elle exactement ? Et qui peut influer dessus pour la faire cesser de façon temporaire ? Toute la vie des animaux est bercée par cet enchantement des objets de leur quotidien. L’un d’entre-eux est d’ailleurs au cœur de toutes les préoccupations. Des champignons capables de chauffer les habitations de leur détenteur grâce à une manipulation simple : verser de l’eau dessus. Mais pour ce faire, ce champignon doit être alimenté en magie, et c’est là tout le problème… Des enjeux importants apparaissent alors que la magie, qui semble avoir été sur-exploitée, voit sa puissance décroître.

Cette intrigue est bâtie avec force. Je peux la comparer à un oignon dont on survole la couche superficielle au début de l’histoire, pour entrer à chaque fois davantage dans la confidence et dans les tourments des personnages, avec tout ce que cela comporte. L’appât du gain va conduire certains à éveiller leur côté sombre et à écraser les autres sans vergogne, alors qu’une manipulation par la terreur touche toutes les strates de la société. La vie des animaux de Koadeg est organisée de façon exemplaire, avec des croyances et une manière peu commune de fournir un travail aux jeunes durant le reste de leur existence. J’ai été agréablement surpris par le système de magie et par les dieux. Ces derniers sont bel et bien vivants, et évoluent dans le même monde que leurs fidèles. Dans cet univers, certains rêvent de façonner le monde à leur façon. Et, surtout, ils n’hésitent pas à se donner les moyens. À qui peut-on vraiment se fier, alors que les mensonges et les manipulations font partie intégrante de la société ? Il est temps pour le peuple de se réveiller et de faire cesser toute naïveté !

Ma note : 4/5

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