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DystopieScience-fiction

Les 100, de Kass Morgan

By 18 décembre 2018février 13th, 2025No Comments

Depuis des siècles, plus personnes n’a posé le pied sur Terre. Le compte à rebours a commencé…
2:48… 2:47… 2:46…
Ils sont 100, tous mineurs, tous accusés de crimes passibles de la peine de mort.
1:32… 1:31… 1:30…
Après des centaines d’années d’exile dans l’espace, le Conseil leur accorde une seconde chance qu’ils n’ont pas le droit de refuser : retourner sur Terre.
0:45… 0:44… 0:43…
Seulement là-bas, l’atmosphère est potentiellement radioactive et à peine débarqués les 100 risquent de mourir.
0.03… 0:02… 0:01…
Amours, haines, secrets enfouis et trahisons.
Comment se racheter une conduite quand on n’a plus que quelques heures à vivre ?

Robert Laffon – 364 pages – 17,90 euros.

Une aventure par-delà l’espace et les affres d’une guerre nucléaire lointaine…

À vrai dire, je ne connaissais pas vraiment cette intrigue, mis à part le fait qu’elle soit sortie en série télévisée sur Netflix. J’ai d’ailleurs tenté à plusieurs reprises d’en regarder le début, sans jamais vraiment réussir à m’insérer correctement dans l’histoire. Peut-être aurais-je dû insister davantage ? En tout cas, ce premier tome m’a beaucoup intéressé et j’ai enfin pu profiter pleinement de cette aventure pleine de surprises et de promesses qui nous emmène dans l’espace, à bord du dernier vestige de la race humaine

Clarke savait une chose, profonde et douloureuse. Elle allait mourir. La porte de sa cellule s’ouvrit sur un gardien qui l’appela par son matricule. 319. Clarke avait tué un garde et était donc détenue à l’Isolement pour trahison au gouvernement et aux lois qui régissaient le vaisseau dans lequel ils siégeaient. Le vaisseau se répartit en trois, le cœur de la Colonie était peuplé par les Phoeniciens, alors que deux autres parties, Walden et Arcadia, subissaient de plein fouet les effets de la malnutrition et du rationnement. Le gardien qui venait la chercher n’avait pas un comportement habituel, il n’était pas aussi violent que ses congénères, et paraissait même prendre presque soin de Clarke en lui serrant les menottes aux poignets. Le médecin n’allait pas tarder à arriver, et elle fut prise de panique. Il allait la tuer, ici, dans sa cellule, sans même avoir droit à un second procès, obligatoire pour tous ceux qui étaient condamnés avant leur majorité, jusqu’à temps qu’ils l’atteignaient.

C’est le docteur Lahiri qui fit irruption dans sa cellule. Elle le connaissait bien, puisqu’elle avait travaillé avec lui à l’hôpital, où elle espérait un jour y prendre ses fonctions. Le docteur rassura la jeune femme, il n’était pas là pour la tuer, mais pour lui placer un bracelet. Un objet qui permettrait de suivre ses constantes vitales. Avant de l’envoyer là où les radiations avaient fait fuir une partie de l’espèce humaine dans l’espace, pour tenter de la sauvegarder. Ils allaient la renvoyer sur Terre, pour se jouer d’elle comme d’un cobaye

Des passés douloureux, des choix qui s’imposent, des amitiés brisées, en quête d’un renouveau sur Terre…

Ce premier tome est étonnant, j’ai accroché dès les premières pages à cet univers qui oscille entre science-fiction et dystopie. Les prisonniers sélectionnés et en partance pour la Terre n’ont d’autre choix que de subir la décision du chancelier. Ils n’ont aucune garantie quant à leur survie, mais tous seront graciés et pourront poursuivre leur existence sur une planète qu’ils n’ont jamais foulé auparavant. Ils ont tout à découvrir et à expérimenter dans ce nouveau monde qui les attend, alors qu’ils sont conduits de force dans le vaisseau qui va les conduire sur la surface terrestre. J’ai beaucoup apprécié les différents personnages de ce roman, tous sont travaillés avec soin et intègrent des relations avec les autres ayant attrait à leurs passés respectifs. Il y a évidemment un prélude à toute cette histoire, et c’est grâce à des flashbacks – comme des souvenirs personnels – que l’auteur nous entraîne dans le cœur des personnalités de chacun, et dans l’image qu’il se fait de la personne qui se tient face à lui. Les scènes sont poignantes et permettent de se représenter la vie dans la Colonie, ainsi que les travers du système mis en place à son bord.

C’est en cela que l’aspect dystopique ressort. Des lois martiales sont exécutées avec force et rigueur, et même le chancelier en lui-même en possède pas les capacités pour diriger seul, puisque c’est une cour qui dispose du pouvoir exécutif des lois et des condamnations. Wells, le fils du chancelier, est un jeune homme, qui ressemble un peu à Bellamy dans sa façon d’être et de tout mettre en œuvre pour protéger celle qu’il aime. Glass est une jeune femme meurtrie, qui a eu la malchance d’être sur le chemin de Carter, le frère de Luke, un habitant de Walden avec lequel elle voudrait passer sa vie. Clarke est quant à elle déterminée dans sa nouvelle vie qui l’emmène droit sur Terre, elle a des connaissances en médecine, et même si elles s’avèrent maigres, sa force d’esprit et sa combattivité sont à l’épreuve de son passé. J’ai énormément aimé la façon dont le chapitrage est amené, chaque personnage a son moment à lui, son point de vue, avec ses actions, ses pensées et surtout ses souvenirs, ce qui permet de s’identifier à eux et d’entrer dans leur intimité la plus profonde.

Ce premier tome est comme un double combat. On suit les péripéties qui se déroulent sur Terre, en même temps que celles qui se passent sur la Colonie. On comprend les enjeux de l’intrigue à mesure que les pages se tournent, et toute la difficulté qui existe à maintenir en vie cette partie de l’espèce humaine qui pourrait un jour peupler de nouveau la planète détruite par leurs ancêtres dans leurs élans de folie. C’est une lecture divertissante, intéressante et souvent douloureuse que nous propose Kass Morgan. Et je suis impatient de découvrir la suite des aventures, surtout après ce final tonitruant qui instille bien des mystères ! 😛

Ma note : 4,5/5

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