Un homme qui a tout perdu. Une vengeance naissante. La mort de sa femme l’a laissé anéanti. Elle était journaliste, partie en mission en Amazonie. D’elle, il ne reste plus qu’un corps sans vie. D’après certaines sources, un peuple amazonien l’aurait sacrifié. Sandro veut faire taire la haine qu’il ressent en lui, alors il décide de se rendre sur place pour mettre sa vengeance à exécution.
Une tribu au cœur de la forêt tropicale, reconnue peuple le plus heureux de la terre. Survient Sandro, jeune philosophe. Poussé par une vengeance personnelle, il fait le vœu de détruire l’équilibre de ses habitants et de les rendre malheureux à vie. Il va devoir affronter Elianta, une jeune femme qui se bat pour lui résister, déterminée à protéger son peuple. « La forêt tropicale semblait retenir son souffle dans la chaleur moite du crépuscule. Assise devant l’entrée de sa hutte, Élianta tourna les yeux vers Sandro qui s’avançait. Pourquoi ce mystérieux étranger, que l’on disait philosophe, s’acharnait-il à détruire secrètement la paix et la sérénité de sa tribu ?
Elle ne reconnaissait plus ses proches, ne comprenait plus leurs réactions… Qu’avaient-ils fait pour mériter ça ? D’heure en heure, Élianta sentait monter en elle sa détermination à protéger son peuple. Jamais elle ne laisserait cet homme jouer avec le bonheur des siens.
Plon – 330 pages – 20,90 euros (broché).
Un roman de Laurent Gounelle différent des autres, avec un point de vue surprenant !
C’est toujours un plaisir de dévorer les romans de Laurent Gounelle. Je sais toujours d’avance que je vais adorer. Je pensais même que toutes ses histoires tournaient autour d’un même point de vue : celui qui veut progresser, changer les choses. Mais ici, c’est bien l’inverse dont il est question : détruire, par vengeance, pour se sentir enfin en paix.
Ce roman se place sous la personnalité de Sandro, professeur à l’université de New York. On ignore à peu près tout de lui d’ailleurs, sauf le fait qu’il désire ardemment mettre ses menaces à exécution. Retrouver ce peuple amazonien et se venger de lui de la plus horrible des manières. Pour venger sa femme, morte sacrifiée. Et quand je dis que Sandro est décidé, il ne va pas se contenter du minimum : congé sans solde de six mois, et départ pour l’Amazonie !
Comment rendre malheureux un peuple qui ne possède rien, et sur lequel tout coule comme de l’eau ?
Voilà la question à laquelle répond ce roman. Et c’est édifiant. Je me doutais un peu de la tournure que prendraient les événements, dès lors que j’ai compris le concept de cette histoire : nous mettre face à notre société, moderne et pourtant austère.
Sandro a engagé une équipe pour lui permette de rejoindre ce peuple. Il sait que ce sont les meilleurs, puisque ce sont eux qui ont récupéré le corps de sa femme. Ils connaissent cette forêt mieux que n’importe qui d’autre. Et il va avoir besoin d’eux pour mettre en place son plan. Lui ne désire aucun contact avec les indiens, il veut simplement leur rendre tout le malheur qu’il a subi à cause d’eux.
Pourtant difficile au début, l’établissement du malheur prend forme au cœur de ce peuple heureux. Agissant comme une véritable critique de notre société, ce roman fait réfléchir, tout en posant les bases de certaines questions pour tenter de sortir de ce moule un peu trop confortable pour oser en sortir.
Ma note : 4,5/5