Le premier soir je me suis donc endormi sur le sable à mille milles de toute terre habitée. J’étais bien plus isolé qu’un naufragé sur un radeau au milieu de l’océan. Alors vous imaginez ma surprise, au lever du jour, quand une drôle de petite voix m’a réveillé. Elle disait :
– S’il vous plaît… dessine moi un mouton !
– Hein !
– Dessine- moi un mouton…
J’ai sauté sur mes pieds comme si j’avais été frappé par la foudre.
Folio Junior – 117 pages – 13 euros.
Un récit philosophique plein de savoir pour l’âme et le cœur !
C’est une lecture un peu particulière que je chronique aujourd’hui. C’est un classique certes, mais je n’avais jamais eu l’occasion de lire ce petit roman auparavant. Pas d’excuses c’est vrai, mais mieux vaut tard que jamais ! Je ne le connaissais qu’à travers certaines citations très connues et quelques passages qui sont contés comme des fables aux enfants. C’est aussi ça qui me plaît dans ce type de lecture, une lecture simple qui ne l’est pas.
Antoine de Saint-Exupéry nous raconte son enfance ainsi que l’histoire de ses premiers traits de crayon pour former ses tous premiers dessins. Il avait été fasciné par l’idée qu’un serpent boa puisse gober entièrement un éléphant et passer plusieurs mois à la digérer… Cette vision intriguait tellement l’auteur qu’il avait décidé de dessiner son image de la chose, mais personne parmi les grandes personnes ne semblait comprendre son point de vue. Là où il y avait un boa gonflé d’un éléphant dans son estomac, les autres n’y voyaient qu’un chapeau…
Et alors que le narrateur était perdu au beau milieu du désert du Sahara, avec une panne de moteur sur le dos, tout semblait perdu pour lui. Ses réserves d’eau dépérissaient et il tentait inexorablement de réparer la cause du problème pour se sortir de cette situation calamiteuse. Mais une petite voix fit son apparition :
– S’il vous plaît… dessine moi un mouton !
Et ce fut le début d’une grande aventure où deux points de vue s’opposent dans leur idée de l’important et de l’utile…
Une lecture passionnante qui nous plonge dans l’amour et les travers de la mort…
J’ai été très heureux de pouvoir lire Le Petit Prince et enfin mettre des mots sur des citations et connaître l’histoire dans son ensemble. J’ai pu toucher la globalité de cette intrigue qui paraît si simpliste et enfantine mais qui est riche d’enseignement pourvu que l’on sait intervertir quelques mots importants par d’autres. L’amour y est présent, tout comme l’incarnation de la mort. L’amitié, la solitude, l’importance de la beauté et des petites choses sont tout autant de perles que composent chacun des chapitres. Chaque chapitre se comporte comme une fable, et chacun d’eux a lieu d’être, de façon indépendante tout comme étant lié aux autres dans une réflexion plus globale.
J’ai apprécié les différentes illustrations apportées par l’auteur lui-même au cours de cette lecture. Elles permettent d’éviter certaines descriptions et de donner un aspect plus percutant à l’histoire. C’est au travers de ce personnage du Petit Prince, qui a une allure étrange et une façon d’être plutôt particulière, que l’on se rend compte de l’importance des situations et des événements. Venant d’une autre planète, il a d’autres préoccupations que d’autres êtres humains qui vivent sur la planète Terre, septième monde qu’il a visité après le départ de son petit astéroïde.
C’est une lecture riche et très puissante malgré le nombre de pages très restreint. L’aspect philosophique est intense et l’histoire demeure très intéressante et amène son lot de réflexions sur la vie en elle-même et toutes les choses primordiales qui gravitent autour d’elle.
Ma note : 5/5