Belisarius est un homme quantique. Ses pairs ont été créés pour pousser les capacités cognitives de l’humain à un niveau extrême. En fugue quantique, Belisarius est capable de transformer la probabilité en réalité. Toujours sur le fil, de par sa nature-même, il a trouvé un équilibre précaire en tant qu’escroc. Et quand un client lui offre une richesse sans borne pour déplacer une flotte de vaisseaux de guerre à travers un trou de ver ennemi, Belisarius accepte la mission et se met en quête d’un équipage post-humain. Réussiront-ils leur mission au risque de déclencher une guerre interstellaire ?
Albin Michel Imaginaire – 488 pages – 22,90 euros.
Un roman à l’intrigue attrayante mais néanmoins complexe au premier abord !
Je tiens à remercier les éditions Albin Michel Imaginaire pour l’envoi de ce roman. Lorsque j’ai découvert ce livre dans ma boite aux lettres, j’ai été surpris par sa quatrième de couverture. Un homme quantique. De l’escroquerie. Une mission digne d’un grand blockbuster américain. Voilà qu’on part sur quelque chose de vaste, de majestueux. Surtout que le casting montre des personnalités diverses et variées, et avec eux, une intelligence artificielle.
D’ores et déjà, le second tome de cette saga a été publié en anglais le 15 octobre 2019. Ce n’est donc pas un one-shot, pour moi-même qui me posait la question. Et peut-être pour vous aussi d’ailleurs ! Derek Künsken signe son premier roman avec Le Magicien Quantique, après avoir publié des nouvelles reprises dans de nombreuses anthologies.
De la hard science-fiction quantique mêlée à des complots de tous genres vous attendent, dans un monde où la génétique est manipulée jusqu’aux confins du possible…
Je suis assez mitigé. Mais j’ai quand même fort envie de vous parler de cette lecture. Non seulement parce qu’elle m’a fait ressentir pas mal d’émotions, souvent contradictoires, mais aussi parce que son univers émerveille à souhait. Les premiers chapitres ont été terribles, clairement, n’y voyez pas de sens caché, je parle au premier degré. Il faut bien mettre certains éléments en place pour que le lecteur puisse s’immerger, mais là, j’ai dû gérer beaucoup trop d’informations en peu de temps. Particulièrement, les explications scientifiques alourdissent le texte, tellement elles dénotent. Certaines scènes sont d’une limpidité extrême, alors que d’autres sont complexes. Il y a ce petit quelque chose qui ne s’est pas produit entre moi et ce roman, même si cela ne m’a pas empêché d’apprécier la seconde moitié de ma lecture, plus claire et dont le ton se range du côté de l’action. À vrai dire, ce roman n’est pas mauvais, loin de là, c’est même cela qui me dérange. Tout est parfait, sauf l’accessibilité de certaines explications. Seul point que je peux juger négatif.
Pour le reste, il y a matière à débattre. L’auteur parvient à créer, en l’espace d’un seul opus, des peuples avec leurs particularités, des mondes flottants dans l’espace, des trous de ver protégés par des portes plus vraies que nature – il suffit d’en juger grâce à la couverture. Parmi ces peuples, il y a des êtres modifiés génétiquement, et parmi eux, les homo quantus. Arjona Belisarius est un homme quantique, qui dispose de capacités mentales immenses face aux homo sapiens. Il peut décider de changer de mode de fonctionnement pour basculer sur un mode « savant », lui permettant d’accéder à des visualisations quantiques que le commun des mortels ne peut percevoir. C’est un personnage fort intéressant, doué d’une intelligence remarquable en matière d’élaboration de plans et de complots majeurs. Professionnel dans son domaine, il incarne l’escroc idéal pour la mission qu’on lui a confié : faire passer des vaisseaux dans un trou de ver gardé par la Congrégation vénusienne et ses vassaux. L’Union Sub-Saharienne, à l’origine de la mission d’Arjona, cherche à se battre contre la Congrégation. L’Union désire son indépendance, surtout qu’elle dispose désormais d’armes capables de renverser le cours habituel des choses…
Il a pissé par terre. J’ai touché sa pisse, continua-t-elle en gémissant avant d’essuyer une larme. Je n’ai jamais rien vécu de plus beau. Il était… Il nous a crié dessus. Sur nous tous. Il a attrapé un autre prêtre et il l’a projeté sur la cage… C’était tellement beau.
Arjona va aller à la rencontre de personnalités en tous genres, parmi tous les peuples de ce monde étrange. Il va recruter tous les profils nécessaires à la mise en œuvre de son plan imaginé dans les moindres détails. À ce moment vont intervenir les protagonistes avec lesquels il va mener son aventure. Stills, un homo eridanus, mélange de créature marine et d’être humain, ne peut vivre qu’à une pression sous-marine extrême. Les moyens développés pour le transporter loin de chez lui sont énormes. Il est de loin mon petit préféré, fort vulgaire, mais n’ayant jamais la langue dans sa poche. Comment vous dire, l’auteur doit être fou. Complètement. Il y a des scènes qui m’ont fait hurler de rire tellement elles sont improbables. Il a inventé un univers exceptionnel, qui mérite toute son attention pour la suite, en espérant que tout soit un peu plus compréhensible. Et là je pense qu’on touchera au but ! Ce roman ne manque pas d’action, de personnages atypiques, – il y a même une IA qui se prend pour un Saint, et désire partager un livre religieux, c’est vous dire ! – de débats houleux, de vérités dissimulées et de complots immenses.
Commencer ce livre, c’est pénétrer dans un monde loufoque qui se livre peu à peu. Découvrirez-vous la vérité, la vraie ?
Ma note : 3/5