Quand le quotidien est sans intérêt, que les rêves n’existent plus, il reste la réalité virtuelle : comme la plupart des jeunes de son âge, Michael passe son temps sur le VirtNet, une plateforme tentaculaire à mi-chemin entre un jeu vidéo et un réseau social. Relié au serveur par des fils sensoriels, son cerveau baigne dans cet univers parallèle. Mais quand une série de suicides – bien réels, ceux-là – intervient dans le cadre du jeu, Michael et ses amis hackers doivent se rendre à l’évidence, effrayante. L’intelligence artificielle aurait-elle pris le pas sur la réalité ?
Pocket Jeunesse – 286 pages – 16,90 euros.
Un premier opus dans la lignée de la saga de l’Épreuve, où la technologie prend le pas sur la réalité et où tous deux se confondent…
Après avoir lu et adoré la série de l’Épreuve, avec le fameux premier tome du Labyrinthe, je me suis fait offrir cette nouvelle saga qui promet d’excellents moments ! Forcément, comment oublier le talent de James Dashner et les images qui demeurent en tête alors que ses précédents écrits ont été adaptés au grand écran.
Michael se tenait là avec Tanya. Le vent soufflait avec force, et il essayait vainement de la convaincre de ne pas sauter dans l’eau. À cette altitude, le choc serait aussi violent que de percuter du béton. Elle avait la ferme intention de se suicider, alors qu’elle avait passé la balustrade du Golden Gate Bridge, se maintenant à un poteau glissant. Michael devait faire vite. Essayer de la sortir de cette situation et de cette zone où tout pouvait déraper en un instant. Au fond de lui, il savait que ce n’était pas bien grave. Si elle sautait, elle ne ferait que se réveiller chez elle, sans aucun dommage pour son véritable corps. Tout ceci n’était qu’un jeu après tout. Et sa nouvelle mission était de dissuader quelqu’un de se suicider, pour obtenir de nouveaux points d’expérience qui l’emmèneraient un peu plus loin dans le VirtNet.
Michael avait l’habitude de rencontrer des gens qui portaient une mine apeurée, même dans ces contrées virtuelles qu’il arpentait. Mais Tanya était différente des autres, et ce sentiment de peur était bien plus prononcé encore, comme s’il était bel et bien réel. Mais cela ne se pouvait pas. Michael maintenait une discussion, et tentait même de réussir sa mission en même temps que de parvenir à la mettre hors de danger. Il commençait à croire qu’elle faisait tout pour l’empêcher de progresser. Tout ce que Tanya désirait, c’était qu’il s’en aille et qu’elle demeure seule. Elle ne voulait plus rester là, dans le VirtNet. Un dénommé Kaine était la source de ses malheurs. Elle disait en avoir marre de lui servir de cobaye… C’est alors qu’elle plongea ses doigts dans sa propre chair, pour en extraire une puce. Alors que cette dernière servait à filtrer la virtualité de la réalité. Désormais, si elle sautait, même dans le jeu, elle mourrait également dans la réalité.
Une intrigue forte, emplie de suspense, qui ne désemplit pas d’action et enchaîne les décors à un rythme effréné !
Le Jeu du Maître est un premier tome qui fonce à toute allure. Et c’est le moins que l’on puisse dire, avec un élément perturbateur qui survient dès les premiers paragraphes ! Je me suis senti pris dans les rouages de cette histoire sans aucune peine. L’action commence, et avec elle, peu à peu, les explications et les descriptions arrivent pour mettre des mots sur les premières interrogations que j’ai pu me poser. L’univers se met lentement en place, avant qu’il n’agisse comme un rouleau compresseur sur le reste des activités quotidiennes. J’ai tout de suite été happé par la quatrième de couverture. Un monde où la technologie est tellement avancée que les joueurs de jeux-vidéo se retrouvent dans des cercueils connectés à leur monde virtuel. Ce mot n’est certes pas très reluisant, mais dans la forme, c’est à peu près ça ! Et tout est conçu de telle sorte qu’il est possible d’enchaîner de longues heures de jeu sans que son corps réel n’en pâtisse.
Michael est le personnage principal, et avec lui, deux autres amis vont venir se greffer à son aventure improbable. Ils se sont connus dans leur jeu, à enchaîner la conquête de points d’expérience pour progresser et tenter de rejoindre une autre partie du jeu, dans lequel tout est plus détaillé et où la réalité ferait presque pâle figure à côté. Michael est un jeune homme très aventureux, en tout cas lorsque je parle de son existence virtuelle. Dans les faits, il passe beaucoup de temps dans son cercueil, quand il n’est pas parti effectuer ses heures de cours. Sarah et Bryson sont ses compagnons d’infortune, et ne vont d’ailleurs pas le laisser tomber quand les ennuis vont débuter. Tous les trois sont des têtes, férus de technologie et surtout de hacking. Le piratage est le prolongement même de leurs vies. Je regrette tout de même le manque de caractéristiques physiques clairement explicitées en ce qui concerne les personnages principaux. Je suis parvenu à me faire une image d’eux bien plus en amont dans l’histoire.
J’ai adoré pouvoir suivre le trio infernal qui n’est pas avare en réflexions et en prises de conscience pour avancer là où je me serai planté dès le départ. Ils sont très forts tout de même, je dois dire. Mais l’époque dans laquelle ils évoluent n’est pas la nôtre, et des changements considérables vont encore se produire. Au vu des descriptions du monde réel, je peux comprendre que certains décident de s’enfoncer dans le virtuel. Les deux mondes ont une frontière si mince qu’il devient complexe de les discerner. Où s’arrête le réel, lorsque la réalité est différente pour chacun d’entre nous ? Et ce ne sont pas les rares rencontres qu’ils feront qui viendront répondre à cette question. Certains personnages ayant les pieds bien ancrés dans la virtualité. C’est une intrigue qui se lance à une folle allure, et qui ne s’arrête plus, jusqu’à un final étonnant auquel je ne m’attendais pas. Cette dernière ne donne qu’une envie, de se plonger dans la suite alors que des questions émergent et que la réalité apparaît subitement…
Ma note : 4,5/5