« Le district de Pendle est infesté de sorcières, me dit l’Épouvanteur. La plupart du temps, elles se chamaillent et se tirent dans les pattes. Mais si elles s’entendent autour d’un projet commun, leur pouvoir en est grandement renforcé. Oui, voilà le pire qui puisse arriver : que les clans ennemis s’unissent. »
Les sorcières de Pendle deviennent de plus en plus malfaisantes. Le plus inquiétant, c’est que les trois clans – les Deane, les Malkin et les Mouldheel – préparent une alliance. Ensemble, ils seraient capables d’invoquer le Diable en personne ! Tom et son maître vont se rendre là-bas pour éviter le pire. Mais avant, Tom Ward doit passer chez lui pour récupérer les malles que sa mère lui a laissées en héritage. Or, une fois sur place, il découvre que la ferme a été ravagée, la grange brûlée…
Bayard Jeunesse – 407 pages – 11,90 euros.
Un drame familial de taille pour notre jeune Épouvanteur !
C’est une série que j’apprécie tout particulièrement pour la qualité de son intrigue, de ses personnages et de l’intérêt que je porte à l’univers décrit par Joseph Delaney. La magie se mêle à l’obscur comme à la lumière, des secrets enfouis font régulièrement surface alors que l’on méconnait tout d’eux, et nombre de protagonistes tout aussi attachants que valeureux font leur apparition pour apporter un souffle nouveau à l’histoire, qui ne cesse jamais de me happer. Après la découverte du troisième tome de cette saga de l’Épouvanteur, je poursuis mon aventure littéraire avec une envie irrésistible de dévorer ce nouvel opus ! 😉
Dès les premières lignes, Tom Ward, notre apprenti, est déjà aux prises d’une terrible sorcière qui s’est lancée à sa poursuite. Mais tout cela est entièrement fictif, puisque c’est Alice qui tente de mettre son ami dans des situations spécifiques pour qu’il essaie de se défendre et de s’en sortir, alors que ses ennemis feront de même face à lui. M. Gregory, son maître, était inflexible. Il fallait que son apprenti arrive à battre Alice dans ses scénarios de combat, et il était bien décidé à le faire travailler son lancer pour que sa chaine d’argent ne rate jamais sa cible, même si cette dernière était en mouvement. Car un danger se profilait à l’horizon, à Pendle, les sorcières se montraient de plus en plus agressives, ce que n’appréciait guère l’Épouvanteur !
M. Gregory attendait un visiteur de haute importance, un homme capable de les aider dans leur quête. C’était le père Stocks, curé de la paroisse de Downham, situé juste au nord de la colline de Pendle, là où Tom et son maître allaient devoir affronter des sorcières aux intentions douteuses. Seul détail plutôt troublant, ce curé était un ancien apprenti de maître Gregory, qui avait délaissé sa formation pour se remettre aux mains de la religion. Alice était une source de conseils intarissable en ce qui concernait les sorcières et leurs différents pouvoirs. Alors qu’Alice évoquait des parcelles de sa vie avec Lizzie l’Osseuse, ils s’étaient mis en route vers la ferme de Jack, le frère de Tom, pour aller récupérer les malles que sa mère lui avait légué en héritage avant de partir pour un pays lointain. Mais en apercevant le bâtiment, Tom se doutait que quelque chose clochait. Tout était désert et la grange était partie en fumée.
À l’intérieur, personne. Son frère, ainsi que toute sa petite famille avaient disparu. Et même la pièce secrète de sa mère, qui était pourtant verrouillée, ne contenait plus rien. Tout avait été emporté et il ne demeurait plus rien. Heureusement, le voisin, M. Wilkinson avait aperçu le curieux manège qui s’était déroulé, demeurant dans l’impuissance face aux forces qui ont frappé la ferme de Jack…
Quand les clans de sorcières s’unissent pour opérer une montée en puissance des forces obscures…
Il ne m’a pas fallu beaucoup de temps pour clôturer la dernière page de ce quatrième tome de la saga de l’Épouvanteur ! J’ai même l’impression que l’histoire gagne en intensité et en suspense à mesure que l’on s’enfonce davantage dans les méandres du métier d’Épouvanteur. Mais il n’y a pas que cela, puisque tout l’univers qui gravite autour est passionnant et intéressant : les sorcières de Pendle séparés en trois clans, qui forment aussi des conventus pour célébrer des fêtes particulières et importantes à leurs yeux, et où ils s’adonnent à toutes sortes de sortilèges obscurs. On en apprend encore plus sur les pouvoirs des sorcières, dont certaines sont capables de prouesses bien plus poussées que d’autres.
Le Combat de l’Épouvanteur, c’est aussi ce personnage de Tom Ward, toujours aussi fort du haut de ses treize ans et n’hésitant pas à affronter tous les dangers, même les plus dangereux. Il est accompagné de Alice, sa fidèle sorcière passée du bon côté. Il peut compter sur elle pour l’épauler dans chacune de ses décisions et de ses actes pour venir à bout des forces du mal qui obscurcissent le Comté. D’autres protagonistes font leur entrée dans cet opus, tels que le père Stocks, ami et ancien apprenti de M. Gregory, mais aussi Mme Wurmalde, intendante de la majestueuse demeure du juge Nowell. Il y a également Tibb, dont je ne peux évoquer que le nom, sans quoi ce serait évoquer trop de détails sur l’histoire, mais aussi Mab, qui sait à la fois être une gentille personne, tout en étant dévorée par la jalousie et la rancœur lorsque rien ne va comme elle le désire.
C’est avec un style d’écriture toujours aussi fluide et impactant que Joseph Delaney nous entraîne dans son intrigue à la fois divertissante et violente face à certaines scènes où la vue du sang ne doit pas effrayer. C’est cet univers peuplé de sorcières et de créatures démoniaques, ayant tous des rites particuliers qui sont parfois méconnus de l’Épouvanteur lui-même qui font de cette histoire une merveille de curiosité. Tout a beau être fictif, l’univers est tellement complet et détaillé qu’on a envie d’en apprendre toujours davantage. Et surtout, j’ai hâte de connaître la suite après ce final qui laisse planer des mystères, des doutes et une peur terrible pour les événements à venir…
Ma note : 4,5/5