Au fil de ses aventures, afin de transmettre son savoir et ses connaissances aux futurs apprentis, John Gregory a consciencieusement répertorié toutes les créatures qu’il a rencontrées (gobelins, sorcières, mages, démons, créatures aquatiques…), et tous les enseignements qu’il a tirés de sa lutte menée contre l’Obscur. Ce bestiaire fourmille de détails sur les caractéristiques propres à chaque créature, leurs méthodes de combats, leurs rituels, leurs pouvoirs, leurs faiblesses. On apprend ainsi qu’il convient de respecter quatre phases faciles à mémoriser grâce au sigle NIET (Négocier, Intimider, Entraver, Tuer) quand on est confronté à un gobelin inconnu (comme celui de Chippenden) ! L’épouvanteur nous rappelle aussi que les sorcières ont recours, conjointement à la magie du sang et des ossements à des imprécations pour tuer leurs ennemis à distance… Parce qu’il est doué d’une volonté sans faille, celle d’anéantir à jamais l’Obscur, John Gregory se livre avec sincérité en évoquant tous les pièges dans lesquels il est tombé. Un Bestiaire à transmettre de génération en génération à tous les septièmes fils de septième fils…
Bayard – 236 pages – 13,50 euros.
Un bestiaire fort intéressant, ponctué de petites anecdotes et d’histoires tirées de l’univers des Épouvanteurs !
Les Épouvanteurs font partie des sagas que j’aime lire. Avec son vaste univers et ses personnages attachants, on approche le haut du panier en terme de littérature jeunesse ! J’apprécie ce petit aspect frissons, ces quelques scènes d’horreur qui font froid dans le dos, tout en vivant l’apprentissage de Tom Ward, un nouvel Épouvanteur en devenir. Il affronte toutes sortes de créatures, qui sont référencées dans Le Bestiaire de l’Épouvanteur.
Le fait de rassembler dans une sorte d’encyclopédie tous les êtres qui peuplent les histoires des Épouvanteurs permet de voir à quel point ils sont nombreux. Pour la quasi-majorité, forcément, on a affaire à des créatures malfaisantes et liées à l’obscur. Je ne peux que saluer l’inventivité de Joseph Delaney face à ce bestiaire bien épais, et fort documenté. J’avais peur de tomber dans la caricature du bestiaire, qui résonne comme un simple dictionnaire aux définitions barbantes. J’ai trouvé que cette lecture avait un fil conducteur, présentant des êtres toujours plus coriaces. C’est la curiosité qui pousse également à en savoir davantage sur cet univers. Ce qui m’a le plus aidé, ce sont les petites anecdotes laissées par M. Gregory lui-même, Tom Ward ou d’autres de ses anciens apprentis Épouvanteurs.
J’ai trouvé ces petits passages, agencés ci et là dans les pages de ce bestiaire, intéressants. Ils mettent en avant des scènes que je connaissais, ou d’autres encore que je n’ai pas encore découvertes. Gare donc aux spoilers, ou peut-être faut-il avoir déjà lu une grande partie de la saga avant de s’attaquer à ce hors-série. Mieux encore que ces passages courts, griffonnés au coin d’une page, il y a aussi de petites histoires, tirées de la saga, ou inédites, qui viennent aussi ponctuer les explications de certaines créatures. Sans oublier les illustrations, très présentes, qui offrent une visualisation parfaite de presque tous les types de créatures, humanoïdes ou non, que l’on pourrait rencontrer aux côtés de Tom Ward.
Ce bestiaire est une réussite. Il permet de comprendre avec efficacité chaque type de sorcière, de mage, mais aussi d’en apprendre davantage sur les Anciens Dieux et les démons. Cette lecture m’a aussi permis de me remettre dans cet univers foisonnant de vie – mais de mort et de désolation aussi ! – grâce à ses petits apartés. La façon dont est rédigé ce bestiaire me donne envie de lire la suite de cette saga, avec une impatience non dissimulée !
Ma note : 4,5/5