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Science-fiction

Depuis l’Au-Delà, de Bernard Werber

By 7 janvier 2018février 13th, 2025No Comments

Je me nomme Gabriel Wells. Je suis écrivain de romans à suspens. Ma nouvelle enquête est un peu particulière car elle concerne le meurtre de quelqu’un que je connais personnellement : Moi-même. J’ai été tué dans la nuit et je me demande bien par qui. Pour résoudre cette énigme j’ai eu la chance de rencontrer Lucy Filipini. En tant que médium professionnelle, elle parle tous les jours aux âmes des défunts. Et c’est ensemble, elle dans le monde matériel, moi dans le monde invisible, que nous allons tenter de percer le mystère de ma mort.

Albin Michel – 436 pages – 22 euros.

Un Werber fidèle à lui-même, en bien comme en mal !

J’apprécie particulièrement les romans de Bernard Werber, ce sont eux qui m’ont donné le goût de la lecture lorsque j’étais plus jeune. Alors, c’est avec plaisir que je lis sa nouvelle parution annuelle. Avec le temps, cet auteur a parfois tendance à insérer les mêmes pensées ou les mêmes idées qu’il avait déjà pu évoquer dans d’anciens romans. Il use aussi très régulièrement de l’auto-promotion, où il fait allusion à ses autres ouvrages, au cœur même de ses intrigues. Dans Depuis l’Au-Delà, l’honneur est presque sauf, et seules quelques rares passages avec un semblant de déjà lu font leur apparition.

Cette intrigue est, comme dire… plutôt intrigante ! Une enquête menée à la frontière entre la vie et la mort, avec une médium nommée Lucy qui tente de percer les mystères de l’assassinat de Gabriel Wells, célèbre auteur aux idées parfois trop en avance sur son temps. Ce dernier n’en démord pas, – même s’il a été un grand paranoïaque toute sa vie – il a aperçu des tâches sombres sur sa dépouille alors qu’il flottait au-dessus de son ancien corps. C’est grâce à ses cours de criminologie qu’il a pu faire le rapprochement entre ces traces physiques et les conséquences visibles d’un empoisonnement.

Gabriel en a fait du chemin ! Au début du roman, ayant été victime d’une mort lente et douce, il ne s’était même pas aperçu qu’il ne faisait plus partie du monde des vivants ! Plus personne ne l’observait, ni ne se souciait de lui, sauf cette jeune femme, Lucy, qui pouvait l’entendre. Entre le désarroi de sa situation et l’envie de découvrir son meurtrier, il va aussi devoir y mettre du sien et permettre à Lucy de retrouver son amour d’autrefois, disparu et introuvable depuis des circonstances troublantes.

Une intrigue en double fond avec une touche de science

J’ai remarqué que Bernard Werber aimait bien écrire des histoires en double fond. Je m’explique : dans Depuis l’Au-Delà, on plonge au cœur du monde de l’édition et des critiques littéraires et de leurs travers. Gabriel Wells est un auteur reconnu pour écrire des romans tirées de son imagination, alors que d’autres – tels que Moisi – écrivent sur leurs propres vies en privilégiant le style. Ce sont ces derniers qui attirent à eux les éloges des critiques.

On apprend la façon qu’à Bernard Werber de construire ses intrigues, mais également comment il compte surprendre ses lecteurs en mettant les lecteurs sur le mauvais chemin pour les surprendre totalement à la fin. Il travaille aussi énormément sur la première et la dernière phrase de ses romans, qui semblent être les plus importantes à ses yeux. Étrangement, Depuis l’Au-Delà ne déroge pas à la règle et nous sommes menés de telle sorte qu’on ne peut deviner le final avant de l’avoir découvert. Au moins, Bernard Werber a eu la gentillesse de nous prévenir ! 😛

Même sans être le roman de l’année, Depuis l’Au-Delà nous fait passer un agréable moment de lecture, avec ses scènes d’action, de doute, d’angoisse, de curiosité et de suspense. Le style d’écriture est fidèle à lui-même, toujours aussi fluide et imagé, idéal pour permettre de rentrer dans l’histoire aisément et d’imaginer les décors sans difficultés.

J’aime voir apparaître les interludes avec l’Encyclopédie du Savoir Relatif et Absolu, véritable marque de fabrique l’auteur. On y apprend des choses nouvelles, qui ont attrait avec l’intrigue en elle-même, et qui peuvent parfois nous guider vers la suite de l’histoire. Personnellement, j’ai encore découvert des choses que j’ignorais, comme ces trois animaux qui sont les piliers de ce roman : le rat-taupe nu, la salamandre axolotl et la tortue des Galápagos. Ils sont tous dotés de particularités génétiques qui pourraient aider l’Homme à vivre encore et toujours plus vieux.

Mais derrière cette idée de génie de vouloir sans cesse repousser la date de notre trépas, d’autres questions éthiques se posent…

Ma note : 4/5

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