2029.
Des catastrophes naturelles inédites ont détérioré l’état de la planète et provoqué des mouvements migratoires chaotiques. En remède à ces bouleversements, la Fondation Géosophique propose à ses initiés d’atteindre un équilibre spirituel et écologique grâce au pranium, une mystérieuse plante violette porteuse de révélations oniriques.
Anatole, lui, y voit l’opportunité de retrouver sa sœur, enlevée huit ans plus tôt. Très vite, ses recherches vont l’entrainer dans une quête qui le dépasse, celle de la Source du Pranium et des secrets que cet organisme végétal renferme…
Si la sagesse ne parvient pas à sauver l’humanité, peut-être nos rêves le pourront-ils ?
Roman auto-édité – 833 pages – 4,99 euros (ebook) – 17,99 euros (broché).
Un roman fantastique bouleversant qui met l’accent sur l’urgence climatique et les moyens étonnants de changer d’ère…
Je tiens à remercier Karis Demos pour l’envoi de son roman. Il a su déceler en moi un lecteur un peu particulier, et je dois dire qu’il avait vu juste ! Les thèmes abordés dans son histoire sont des sujets qui m’intéressent et pour lesquels j’ai tendance à ne plus compter mes heures de lecture. Je ne pouvais pas refuser de découvrir un roman où les rêves prennent une part majeure, et que dire de ce fameux Pranium, qui semble être un mystère tout autant qu’une solution pour l’espèce humaine et la planète…
L’orientaliste vivait dans une ancienne maison, à proximité de la forêt, à l’ouest de Berlin. Deux grands chênes marquaient l’entrée de la bâtisse, qui ressemblait à une petite tanière face à la grandeur des arbres. Il y avait quelques branches qui venaient caresser la toiture. Ernestine voyait qu’elle allait devoir faire quelque chose avant que les murs et les volets ne soient endommagés. Ernestine Barron visitait, aux côtés de Victor, cette demeure idéale pour s’éclipser loin du monde. Franziska Apfel habitait cette maison, qui correspondait parfaitement à son mode de vie solitaire. En plus de vivre reclue, elle voyageait dans des destinations lointaines pour accumuler beaucoup de savoir. Ernestine avait des projets en Indochine, et il était question d’un mystérieux courrier. Rien qui ne pourrait l’empêcher de mener son expédition, grâce à l’appui de Lucien Gallois. Ernestine ignorait les recommandations classiques qui régissaient la société, malgré ses appels répétés et devant l’absence de réponse de Franziska, elle avait choisi de pénétrer dans sa propriété.
Arrivée dans le vestibule, Ernestine s’était manifestée pour éviter tout malentendu. Cela lui suffit pour comprendre que la bâtisse était abandonnée depuis bien longtemps. Une couche de poussière conséquente recouvrait tous les objets, et les plantes mourraient lentement. Victor visitait l’étage, tandis qu’Ernestine trouvait la salle de lecture de l’orientaliste. Il y avait des ouvrages scientifiques de référence, et un exemplaire des Fleurs du Mal. Un marque-page, placé au niveau du poème : Le Guignon. Ce texte était entouré de notes et de dessins en allemand. L’édition datait de deux ans, pourtant cela faisait plus longtemps que Franziska était portée disparue dans l’Himalaya. Dissimulée dans un secrétaire, Victor découvrit une lettre avec la même écriture démoniaque que les lettres de Franziska Apfel… La lettre était adressée au nom de Ernestine Barron. Pourtant, ils ne s’étaient croisé qu’en de rares occasions.
Une intrigue pleine de détails sur un monde nouveau, comme une anticipation de notre propre réalité, mais sans cette source de magie qu’est le Pranium !
J’ai beaucoup apprécié cette lecture, malgré quelques difficultés lors de ma lecture. Cette intrigue est dense, et fourmille de multiples personnages. Si vous lisez ce blog, vous savez sans aucun doute que j’ai tendance à vite m’emmêler les pinceaux lorsque trop de protagonistes arrivent au même moment. Là, c’est à peu près ça ! Il m’a fallu un petit temps d’adaptation pour pouvoir profiter pleinement de ce récit. C’est du lourd ! L’imagination de l’auteur est débordante et m’a propulsé dans un univers aux frontières du rêve éveillé. Il y a là tant de détails qu’on s’y croirait. En plus de cela, beaucoup d’enjeux sont de la partie. La planète est dans un état lamentable, et les catastrophes naturelles n’arrêtent plus de survenir à intervalles rapprochés. Leurs conséquences sont immenses. J’ai trouvé que l’idée des zones d’anoxie était excellente. Ce sont des endroits sur la planète, où le taux d’oxygène se réduit à néant en très peu de temps, et sur une surface parfois grande ! Il faut alors se prémunir et prévoir de quoi survivre face à de tels caprices climatiques…
Entre chaque chapitre, j’ai pu découvrir des interludes sympathiques. Plutôt que d’inclure dans le texte des événements ayant attrait au climat, aux catastrophes et aux bouleversements liés au mouvement des Géosophes, tout est rassemblé dans une sorte de petite gazette. L’idée est originale et permet de prendre des nouvelles du monde, et de comprendre l’urgence de la situation. Le gouvernement n’est pas en reste, et souhaite prendre toutes les dispositions nécessaires pour enrayer une menace contre laquelle il ne peut presque pas agir. Le mouvement des Géosophes prend des proportions immenses, et ses membres commencent à être considéré comme des terroristes… C’est par le personnage d’Anatole que les choses se compliquent. Difficile de prendre parti pour les Géosophes ou pour le peuple dit classique. Ces derniers ont un surnom peu enviable, ce sont des Obsolètes, des êtres qui ne prônent aucun changement et qui se murent dans leurs habitudes. Autant je trouve que demeurer passif face aux bouleversements climatiques est une aberration, autant je trouve que certains Géosophes sont peut-être un peu trop rentre-dedans ! À vous de vous faire une opinion.
Ce que je retiens de cette lecture, ce sont des personnages fabuleux et authentiques, dont j’ai aimé suivre les aventures. Comment ne pas ressentir de l’empathie face à Anatole ? Lui qui a perdu sa sœur depuis bien longtemps et qui commence à entrevoir une solution pour la retrouver. Un espoir renaît au cœur de son existence. Au cours de ce récit, j’ai pu apercevoir des paysages et des villes magnifiques, des utopies qui se dessinaient peu à peu pour modifier la réalité. Des avancées technologies folles et des tensions immenses qui menacent la paix mondiale… Un suspense grandissant s’installe à mesure que l’histoire progresse. Il devient difficile de lâcher cette lecture en cours de route, tellement les rouages de cette intrigue écrasent tout sur leur passage. J’ai eu envie de comprendre et de découvrir le fin mot de l’histoire, de ce premier opus prometteur. Et que dire de cette plante presque mystique, quasi religieuse, qui crée le Pranium. C’est comme une forme de magie qui vient sublimer le fait que les personnages voguent entre rêve et réalité, dans un monde où les repères n’existent plus, où tout peut basculer d’un instant à l’autre…
Ma note : 4/5