Les effondrements se multiplient, de plus en plus impressionnants : Babel, le Pôle, Anima… aucune arche n’est épargnée. Pour éviter l’anéantissement total il faut trouver le responsable. Trouver l’Autre. Mais comment faire sans même savoir à quoi il ressemble ? Plus unis que jamais, Ophélie et Thorn s’engagent sur des chemins inconnus où les échos du passé et du présent les mèneront vers la clef de toutes les énigmes.
Gallimard Jeunesse – 568 pages – 19,90 euros.
Un univers toujours aussi foisonnant d’idées, parfois loufoques, qui entraînent dans un monde imaginaire des plus inventifs !
Après avoir adoré les précédents opus de Christelle Dabos dans sa saga de La Passe-Miroir, une évidence était de mise. Lire son petit dernier relevait d’une importance capitale. D’autant plus que c’est un tome très largement vendu, la possibilité de se faire spoiler allait grandissante. Difficile de se retenir de lire des chroniques à son sujet. Enfin, je vais pouvoir m’y atteler !
J’ai été surpris, lors de la précommande du livre, de voir que sa couverture serait tout de rose vêtue. Bon, pourquoi pas après tout ! Ça reste un très bel objet, qui n’est pas sans rappeler les illustrations des opus précédents. Sur la quatrième de couverture, on nous annonce clairement que « Christelle Dabos signe le final éblouissant d’une saga ». Alors, pour cet ultime tome, mes attentes sont grandes, évidemment. Cette série incarne tout de même un monument de la littérature française !
Des scènes parfois peu compréhensibles, alors que d’autres qui brillent d’ingéniosité, qui se dirigent toutes vers l’ultime révélation !
Voilà un sacré roman, le plus difficile que j’ai eu à chroniquer jusqu’à présent ! La Tempête des Échos, c’est une tempête de scènes, qui partent en tous sens, avec des personnages différents, enchaînant ainsi les points de vue sur toutes les situations importantes qui se déroulent sur les Arches. J’en ai trouvé certaines brillantes, alors que d’autres m’ont laissé un peu plus perplexe. Il faut dire que certains chapitres sont plus légers que d’autres. Certains affichent une bonne densité d’informations à appréhender pour la suite de l’histoire. Ce n’est donc pas un roman qui se dévore à la va-vite, mais qui se savoure, lentement, comme un plat gastronomique. Il ne faut rien laisser passer, savoir goûter chaque saveur, sans quoi vous passez à côté de quelque chose. Je me suis attendu à être surpris lors de cette lecture, et je l’ai été. Ouvrir un roman de Christelle Dabos, c’est se projeter dans un autre monde dont elle seule a les clés.
Cette auteure est particulièrement inventive. Dommage pour ses personnages ! L’ambiance de cet opus n’est pas des plus joyeuses, on pénètre dans un univers où les rires sont bannis d’office, tellement les événements sont durs. Il suffit de se mettre à la place de certaines personnes pour se rendre compte de leur vie, vraiment complexe, maintenant qu’une partie des Arches se sont effondrées. D’ailleurs, en lisant la fin du troisième tome, je m’attendais quand même à un peu plus de grabuge. Mais non, pas tant que ça, les effondrements sont limités, comme si rien, ou presque, ne s’était produit… Heureusement, ou malheureusement, les effondrements ne font aussi que commencer. L’apparition de l’Autre se fait plus régulier, avec de courts chapitres qui lui sont consacrés. D’autres intrigues, comme celle de Victoire et de sa famille proche, sont mystérieuses. On y retrouve aussi Gaëlle, mais qui perd beaucoup de charisme face aux autres. Elle est présente, mais en arrière-plan, ce que j’ai trouvé bien dommage. D’autres, comme Archibald, s’en sortent beaucoup mieux et ont un réel intérêt dans l’histoire. C’est aussi le cas d’autres protagonistes, dont je ne peux vous révéler les noms sans vous spoiler l’intrigue !
Tous les protagonistes ne sont pas logés à la même enseigne. Je dois dire que certains m’ont fait ressentir des sentiments contradictoires, alors que d’autres destins m’ont brisé le cœur. Que ce soit au niveau des personnages, ou même de l’histoire, ce n’est pas une lecture facile. J’ignore ce que Christelle Dabos a insufflé dans son texte, mais cela n’a pas été simple du tout pour ma part. L’intrigue se complexifie, et il faut clairement être attentif et être en pleine possession de ses moyens. Difficile quand on lit pour se divertir, et que l’on est toujours en forme ! J’ai été quelque peu frustré par cet état de fait. Néanmoins, les scènes s’enchaînent avec simplicité, alternant les actions, et d’autres plus axées sur l’avancée des révélations. J’ai adoré pouvoir suivre les aventures d’Ophélie, de Thorn, malgré les instants terrifiants, où les doutes s’imiscent en chacun d’eux. Les décors sont magnifiques, les Arches, le Mémorial de Babel, tellement que j’aimerais que cette saga soit adaptée au grand écran !
Si je devais retenir quelque chose de cette lecture, c’est sa capacité à transmettre les émotions, et à faire ressentir des émotions. Personnellement, ce roman a été une lecture fastidieuse, comme je n’en ai rarement connu. J’étais pressé de passer au chapitre suivant, à chaque fois, pour enfin réussir à entrer dans le vif de l’histoire. Ce n’est arrivé qu’à force de persévérance. Toutefois, l’imagination de Christelle Dabos offre des révélations d’envergure, où tout est millimétré avec soin. Les surprises sont présentes, et ce jusqu’à la toute dernière scène, qui me laisse à la fois songeur et perplexe. Et si l’ultime tome n’était finalement pas celui-là ?
Ma note : 3/5