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Fantasy

La Passe-Miroir – Livre 2 : Les Disparus du Clairdelune, de Christelle Dabos

By 26 février 2019février 13th, 2025No Comments

Fraîchement promue vice-conteuse, Ophélie découvre à ses dépens les haines et les complots qui couvent sous les plafonds dorés de la Citacielle. Dans cette situation toujours plus périlleuse, peut-elle seulement compter sur Thorn, son énigmatique fiancé ? Et que signifient les mystérieuses disparitions de personnalités influentes à la cour ? Ophélie se retrouve impliquée malgré elle dans une enquête qui l’entraînera au-delà des illusions du Pôle, au coeur d’une redoutable vérité.

Gallimard Jeunesse – 550 pages – 19 euros.

Un second tome envoûtant, bercé par les illusions, où les timides vérités ne se dévoilent presque jamais…

Après avoir été clairement et diaboliquement envoûté par l’écriture de Christelle Dabos dans son premier opus de la Passe-Miroir, je ne pouvais pas faire autrement que de découvrir la suite des aventures d’Ophélie, Renold, Gaëlle, Berenilde, Roseline, Thorn et tant d’autres encore qui m’ont laissé un regard empli de curiosité sur leurs personnalités et leurs ambitions. Oui, parce que les interrogations sont nombreuses et le mystère qui plane sur ce monde comme sur ses habitants est bien loin d’avoir révélé tout ce qui doit l’être…

Ophélie se trouvait au cinquième étage de la plus grande tour de la Citacielle. Bercée par les illusions, la Jetée-Promenade sur laquelle elle se tenait n’était pas réelle. Dans toute la splendeur de ces paysages, incompatibles avec les températures glaciales qui régnaient sur le Pôle, Ophélie se cogna contre un mur, qui affichait pourtant un ciel derrière une balustrade. C’était là que se terminait physiquement la tour dans laquelle elle, comme d’autres se tenaient. Des Mirages se tenaient autour d’elle, et jamais ils ne devraient savoir qui elle était, elle, Ophélie, la future fiancée de Thorn, sans quoi elle ne serait plus sûre de sa sécurité. Thorn n’était pas un homme des plus remarqués pour des relations amicales qu’il développait. Ophélie s’était rendue ici pour rejoindre Farouk, le grand esprit de famille du Pôle, sur l’invitation d’Archibald. Mais ce dernier était occupé de jouer à un jeu des plus étranges. Des gens de son peuple prenaient place sur des dalles numérotées, mais dans ce monde d’illusions, et pour satisfaire les désirs du grand esprit de famille, le gagnant était désigné d’avance

Farouk venait de remporter la partie, en tombant sur la dernière case comme par enchantement. C’est à ce moment qu’un homme remonta jusqu’à lui, dans le but de lui faire signer un document. Le comte Boris venait de se faire tamponner une demande pour obtenir un nouveau domaine sans aucune argumentation, profitant de la seule jubilation de Farouk. C’était maintenant au tour d’Ophélie de se montrer aux yeux de l’esprit de famille, mais elle aperçut Thorn, quelque part dans la foule, et elle aurait aimé ne pas le voir ici même. Et alors que le maître de cérémonie annonça les convives, Mme Berenilde et les dames d’Anima, tous les regards convergèrent vers eux. Farouk détourna le regard vers la jeune femme, essayant de la sonder pour tenter de remettre un nom ou une bribe d’information sur ce visage, mais non, il ne savait pas qui elle était. Il appela son aide-mémoire, dans le but de la lui rafraîchir. Archibald, l’ambassadeur, avait demandé cette audience à Farouk suite à la mort, presque complète, du clan des Dragons, décimés lors de leur grande chasse. Il fallait désormais porter une protection toute relative aux derniers survivants de ce Clan, mais aussi à la jeune Ophélie

Une épopée fantastique, qui nous amène de la Citacielle aux Sables-d’Opale, en compagnie de personnages fabuleux et terriblement efficaces !

Que j’aime m’immiscer dans la lecture de cette saga de Christelle Dabos ! J’ai a-do-ré le premier tome de la Passe-Miroir, littéralement, alors évidemment, je me suis lancé corps et âme dans la lecture de ce second ouvrage avec l’espoir que les émotions ressenties lors de ma première lecture se précipitent en moi de la même manière. Cela ne s’est pas réellement passé comme je l’imaginais, puisque mes attentes ont été dépassées. Ça fait vraiment plaisir que de pouvoir parcourir les pages d’une intrigue aussi bien ficelée. Cette dernière est caractéristique d’un roman qui sait mettre tous les atouts littéraires de son côté. Un univers à la fois complexe, sans pour autant être incompréhensible au point de se farcir des glossaires, des listings de personnages et j’en passe ! Rajoutez une pointe minimaliste de steampunk, avec quelques incursions dans le domaine du charbon et des grosses industries à la production assez exotique, sans oublier des personnages forts authentiques, une histoire d’amour hors du commun, des paysages à couper le souffle, et des idées renversantes à la pelle !

Pourquoi je parle d’idées ? Parce que l’auteure doit remuer les abysses de la noosphèrej’adore ce concept par ailleurs, alors si vous ne connaissez pas encore, il est temps de foncer se renseigner ! – au point de remplir son intrigue de petits détails insignifiants qui feront les grands bouleversements et les grandes révélations à mesure que l’histoire avance et que les discussions entre les personnages s’affinent. En parlant de ceux-ci, que dire d’Ophélie qui ne fait que monter dans mon estime. Certes, j’aimais bien son aspect enfantin et exubérant, mais il tend à disparaître tellement les événements qui surviennent lui gâchent toute envie de se laisser aller au lâcher prise. Thorn, quant à lui, est souvent un correspondant aux abonnés absents, qui laisse parfois indifférent dans ce second tome. La conséquence de son caractère étrange et mystérieux, dont on doit surveiller les moindres faits et gestes pour discerner ce que le non-verbal nous révèle

Mais bien plus que ça, ce sont des personnalités intéressantes que l’on rencontre et dont on approfondit la connaissance. La Mère Hildegarde est à la fois une femme forte, mais également aux ambitions immenses, alors qu’elle se joue elle-même des illusions et fait transparaître la vérité vraie autour d’elle avec beaucoup de parcimonie. Le jeune Renold, ainsi que Gaëlle demeureront toujours de grands amis d’Ophélie, et je les apprécie toujours autant. Ce second tome de la Passe-Miroir est une machine à fascination et à désillusion. On ne surprend à rêver lorsque les descriptions des paysages passent devant nos yeux, mais ce n’est pas sans nous rappeler, un peu plus loin, que derrière toute cette beauté apparente, des cruautés se dissimulent avec élégance. Comment ne pas être attiré par cette montée en tension progressive, et cette montée en puissance du Livre de Farouk, qui avance peu à peu au centre de toutes les préoccupations ? Des vies sont en jeu, des objets d’insouciance deviennent des pièges, des supposés coupables ne le sont pas… Bienvenue dans un univers d’illusions, où le moindre faux pas pourrait être puni par… Dieu en personne.

Ma note : 5/5

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