Bonjour, Lucie Hurel. Pour ceux qui ne te connaissent pas, tu es l’auteure d’un roman auto-édité de science-fiction, disponible depuis le 20 janvier 2020 chez Librinova. Une histoire de haut vol qui entraîne ses protagonistes au cœur d’une académie, située sur la Lune. Là-bas, des complots de taille vont attendre les nouveaux étudiants…
Bonjour Quentin, merci pour cette introduction ! En plus de Librinova, le roman est également disponible en version broché et ebook sur Amazon, Kobo, Fnac, Cultura, Les libraires et plus de 200 librairies en ligne.
L’Académie du Disque d’Argent est ton premier roman. D’où tires-tu ton inspiration ? Pourquoi avoir choisi la thématique de l’espace comme sujet principal de ton intrigue ?
J’écrivais déjà des histoires quand j’étais petite, j’ai achevé l’écriture d’un premier roman de fantasy quand j’avais 12 ans. Puis, vers l’âge de 15 ans j’ai fait une pause et n’ai plus touché à mes carnets pendant près de 10 ans. Je crois que comme beaucoup d’auteurs, j’avais besoin d’emmagasiner des expériences avant de me remettre à écrire.
L’histoire de L’Académie du Disque d’Argent est née alors que je vivais au Japon. (Certaines références culturelles se retrouvent d’ailleurs dans le roman). A l’époque, je dévorais les documentaires sur l’espace et me suis vite retrouvée avec plus de trente pages de prise de notes sur le sujet, dont je ne savais pas quoi faire. Bercée par l’univers d’Harry Potter pendant mon enfance, j’ai alors eu l’envie de créer une école sur la lune avec une ambiance à la « Poudlard spatial » !
J’ai trouvé toutes les matières enseignées dans l’académie hyper intéressantes ! As-tu toi-même suivi un cursus scolaire en rapport avec les sciences ?
Merci, je suis contente que le contenu des cours te plaise ! Pour répondre à ta question, je n’ai pas suivi de cursus scientifique, j’ai fait des études de droit et de commerce. Cependant, comme je le disais plus haut, les sciences de l’espace me fascinent.
Le roman est né du fruit de nombreuses recherches autour desquelles l’intrigue et les personnages se sont peu à peu articulés (et pas le contraire), ce qui m’a d’ailleurs posé des soucis par moment car j’ai dû alléger le contenu scientifique au profit de l’intrigue.
Dès le début, il était très important pour moi de donner une approche réaliste aux cours. J’avais vraiment à cœur d’écrire une histoire où le lecteur puisse se détendre tout en apprenant quelque chose et, qui sait, peut-être même développer un intérêt ou une vraie vocation pour l’espace.
D’ailleurs, j’en profite pour poser une question qui me turlupine. L’ISA, pour International Spatial Agency, est-elle une organisation de ton invention ? Parce que je dois avouer que j’ai retourné le web pour en trouver des traces !
C’est en effet une organisation de mon invention, mais j’espère qu’un jour les hommes seront suffisamment intelligents pour réussir à dépasser leurs différences et fonder une agence spatiale internationale ☺
Si on observe les principaux acteurs de l’aérospatial, à l’heure actuelle, tout se joue encore entre les américains, les russes et les chinois. Evidemment, je caricature un peu (l’Europe, le Japon et l’Inde ne sont pas en reste), mais l’idée est là.
En 2020, un péruvien ou un kényan talentueux qui le souhaite ne peut pas s’envoler pour l’espace. A ce jour, la sélection des agences est toujours basée sur le principe de nationalité. Il faut être né dans le bon pays pour pouvoir postuler, ce qui est dommage… car l’industrie se prive d’un vivier de talents.
Même si par le passé, cette organisation a eu du bon car elle a favorisé l’accélération des découvertes en encourageant la compétition internationale ; j’espère qu’un jour, l’humanité sera capable de s’unir dans la conquête de l’espace !
L’énorme point fort de ton roman s’incarne dans tes personnages. Je ne suis d’ailleurs pas le seul à le dire, à en lire les nombreuses chroniques au sujet de ton roman. Alors, quel est ton secret ou ta façon de faire pour créer de tels protagonistes, authentiques et intéressants à souhait ?
Merci, ça fait plaisir à entendre.
Pour la constellation de Cassiopée « Emma, Tim, Edward et Louise », j’ai surtout misé sur leurs différences. Ils sont chacun dotés d’une personnalité opposée qui tranche et fait relief par rapport aux autres. C’est cette opposition qui donne un petit grain de sel à leurs échanges. Ces quatre personnages mettent du temps à s’apprivoiser, mais une fois ce cap surmonté, ils ne se quittent plus.
C’est souvent comme ça que naissent les plus belles histoires d’amitiés.
D’un point de vue plus personnel, d’où puises-tu ton inspiration pour concevoir des histoires ?
J’ai beaucoup voyagé. Après mes études, j’ai habité 3 ans au Japon. Puis, j’ai déménagé à Londres où je vis depuis bientôt 2 ans. Quand j’étais enfant, je passais toutes mes vacances dans un village en Espagne où il n’y avait pas de touristes. Ces nombreuses imprégnations culturelles, aussi différentes les unes que les autres, se sont superposées, m’apportant au fil des années une autre approche du monde et des gens qui m’entourent.
Mais mon inspiration ne vient pas que de l’inconnu et de l’ailleurs, elle puise aussi sa source dans les petits détails de la vie quotidienne ; les réactions d’un ami ou d’un collègue, un bon film, mes lectures, l’actualité, la politique !
Quelles sont les étapes essentielles, pour toi, pour développer une intrigue efficace ?
Pour concevoir une intrigue efficace, il faut déjà croire à son histoire. Peu importe le pitch, même si c’est quelque chose de très simple, il faut y croire dur comme fer et ne surtout pas partir sur un scénario ou un thème « accrocheur » parce qu’on pense qu’il touchera plus de lecteurs. Si l’auteur ne croit pas à son histoire, alors le lecteur n’y croira pas non plus.
L’auteur doit écrire quelque chose qui le passionne. Déjà pour avoir l’envie d’aller jusqu’au bout, ensuite pour réussir à transmettre un message ou une émotion au lecteur.
Après, pour construire une intrigue efficace, je dirais qu’il faut éliminer toutes les actions « gratuites ». C’est très difficile au début, j’ai d’ailleurs supprimé de nombreux passages (et même chapitres !) de l’Académie du Disque d’Argent avant de me décider à le publier. Mais c’était nécessaire pour ne pas perdre le lecteur.
Ensuite, évidemment il faut penser aux rebondissements et faire en sorte qu’il n’y ait pas trop de résolutions « évidentes » aux différents nœuds de l’intrigue. Généralement, ça vient avec la pratique.
A la fin d’un premier jet, il est toujours temps de repasser sur un passage clé pour le peaufiner et au besoin, le complexifier.
Quelles sont les genres littéraires que tu affectionnes le plus ? As-tu des auteurs, ou même des romans favoris, qui t’ont marqué ?
Sans hésitation je dirais fantasy, fantastique et science-fiction ! Bref, tout ce qui a trait à la littérature de l’imaginaire. De temps à autres, j’aime bien varier aussi avec un bon roman historique. Mais surtout, peu importe le genre, le plus important pour moi c’est de lire un roman d’aventures dans lequel les personnages évoluent en poursuivant une quête qui les dépasse.
Il y a bien sûr de nombreuses sagas et auteurs qui m’ont marquée. Je ne peux pas tous les citer, mais sans surprise commençons par Harry Potter de J.K. Rowling. Je suis tombée dedans quand j’avais 10 ans et j’ai grandi avec les personnages. Dans un autre registre, à l’adolescence, j’ai dévoré la série des Rougon-Macquart d’Emile Zola. Plus récemment, j’ai découvert l’incroyable saga de la Passe-Miroir de Christelle Dabos. En plongeant dans les premiers tomes, j’ai éprouvé une excitation que je n’avais plus ressentie depuis la découverte d’Harry Potter.
Si tu avais un conseil à donner pour de jeunes auteurs qui viennent de se lancer dans l’écriture, quel serait-il ?
Persévérez.
L’écriture c’est une passion mais c’est aussi du travail. Ça fait appel à l’imagination mais également à la maîtrise du texte et surtout à la rigueur. Le « talent » ne suffit pas. Il faut être prêt à se relire plus de 200 fois, puis soumettre son texte à ses bêta-lecteurs pour l’améliorer et le corriger, accepter les critiques et avancer pas à pas, le retravailler encore et encore, jusqu’à ce que le roman prenne forme.
Et quand je parle de correction, je ne pense pas à l’orthographe (c’est évident) mais surtout à la structure et la tension du récit, au développement des personnages, l’intrigue, les rebondissements, la chute, l’élimination des incohérences, etc… C’est un vrai travail d’orfèvre qu’on peut facilement sous-estimer en débutant.
Après, le deuxième axe non négligeable selon moi, c’est la lecture.
On ne peut pas écrire sans lire. L’auteur se nourrit de mots, de structures de phrases et de schémas narratifs. Je le vois bien, dès que je passe plusieurs jours sans lire, ma plume s’assèche. C’est comme s’hydrater, c’est essentiel. Ecrire sans lire ce serait comme un joueur de foot qui s’entraînerait sans équipe. Ça n’a pas de sens.
Alors, si j’avais un conseil à donner aux auteurs qui débutent, je dirais : persévérez et lisez ☺
Dans ta vie personnelle, quel serait ton plus grand rêve ? Ton objectif de vie ?
Continuer à écrire des histoires qui touchent les lecteurs et pourquoi pas, tant qu’on y est, vivre un jour de ma plume ! Mais je ne me vois pas en ermite à observer le monde de loin. J’ai besoin d’aller sur le terrain et de garder une activité professionnelle pour me stimuler et échanger avec les autres.
C’est pourquoi, un de mes objectifs à court-terme est de me lancer dans l’entrepreneuriat. J’ai d’ailleurs un projet en cours dans le domaine de l’auto-édition : « Le Petit Romancier » qui verra bientôt le jour.
J’en parlerai plus en détail dans les prochains mois sur mon compte Instagram (@lucie.hurel.auteur).
Enfin, une ultime question, et de taille ! Même si je pense connaître la réponse, y aura-t-il une suite à ce roman ? Quand penses-tu pouvoir la publier ? Peut-être penses-tu également à d’autres projets ?
Il y a des chances ! Je n’ai pas encore commencé à travailler dessus car je suis plongée dans l’écriture d’une saga de fantasy prévue en plusieurs tomes. Mais je réfléchis déjà au plan du tome 2 dans un coin de ma tête… Une suite sortira surement d’ici fin 2021 ou 2022.Initialement, j’avais prévu l’Académie du Disque d’Argent en un seul volume, mais après de nombreux retours positifs, la sélection du roman parmi les finalistes du prix des étoiles sur Librinova et sa nomination comme « pépite du mois » par Livre Hebdo, j’ai envie de creuser l’univers. Je suis vraiment reconnaissante à tous mes lecteurs pour leur soutien, leurs encouragements et leurs incroyables chroniques !! Je ne voudrais pas décevoir ceux qui attendent la suite.
A côté de mes romans, je participe également à l’écriture d’un recueil de nouvelles avec un collectif de 40 auteurs qui s’intitule « Histoire de Confinés » et sortira fin avril. Tous les fonds collectés seront reversés à l’association #protègetonsoignant pour venir en aide aux hôpitaux de France dans le contexte du coronavirus.
Je remercie chaleureusement Lucie pour ses réponses précises ! J’y ai même encore appris des choses. Si vous souhaitez en savoir plus sur le roman de Lucie Hurel, je vous incite à aller découvrir ma chronique à son sujet !
N’hésitez pas à aller la suivre sur Instagram : @lucie.hurel.auteur pour rester informé de toute son actualité.