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Interviews

Interview de David Gallais

By 13 février 2020février 13th, 2025No Comments

Bonjour David Gallais, pour ceux qui ne vous connaissent pas, vous êtes l’auteur du roman Fark West, publié aux éditions 404. Ce roman a été toute une aventure. Des chapitres mis en ligne les uns après les autres sur le site de 404 Factory, puis une nomination en tant que lauréat. À la clé de ce prix, un roman publié !

Alors, une première question me taraude, comment s’est déroulé le processus d’écriture de ton premier roman, alors qu’il fallait attirer les lecteurs sur le site de 404 Factory ? Comment as-tu personnellement ressenti cette façon de travailler, et ce succès qui en est ressorti ?

Sur internet, on peut percer très vite et disparaître tout aussi vite. Il faut capter les gens de manière efficace sinon ils ne reviennent pas lire la suite. Pour cela, j’ai construit et découpé les chapitres de FW comme on mettrait en œuvre une série TV. Il faut comprendre que j’ai publié un chapitre complet presque toutes les semaines pendant 1 an, sur la plateforme. Lors de chaque épisode, il fallait faire avancer l’intrigue, tout en gardant assez de tension pour faire revenir le lecteur la semaine suivante. C’est pour cela que tous les chapitres finissent sur un moment d’incertitude sur la suite. Lors de la publication hebdomadaire, cela a beaucoup contribué au succès du texte. C’était devenu un rendez-vous pour les béta-lecteurs et à chaque sortie FW montait en première place du TOP des likes de la plateforme. On ne va pas se mentir, quand tu es un illustre inconnu, c’est le genre de détail qui permet de rester motivé même quand tu passes une mauvaise semaine sur le plan perso.

Dans Fark West, tu dépeins un monde sordide, où il ne fait pas bon vivre, d’où te viens cette inspiration ? Trouves-tu que l’ambiance, dans un roman, est importante ?

Je voulais que les personnages soient malmenés. Il n’y a aucun intérêt à voir un groupe model se balader dans un décor tiède qui ne sert pas le récit. La planète Fark est un personnage à part entière. Elle est d’ailleurs décrite plusieurs fois comme une entité avec une forme de conscience ou, tout du moins, d’influence sur les gens. Fark est une créature vicieuse et sans pitié. Puisque l’équipe passe la moitié du roman à remonter une route, il fallait que cette route ait du corps pour ne pas virer dans un trip contemplatif.

J’ai adoré le personnage de Thérèsa Osten, une femme au caractère bien trempé ! Quand je parlais d’ambiance dans la question précédente, je trouve qu’elle donne une sacrée image des pilotes. Entre autre, tu aimes créer des personnages bien tranchés. Quels sont, pour toi, les éléments nécessaires pour créer un bon personnage de roman comme tu les aimes ?

Dans FW, tout le monde à le droit à son petit moment Badass. Il n’y a rien de pire qu’un personnage que l’on oublie en cours de route car il était trop fade. Je préfère avoir peu de personnages en jeu, mais qu’ils soient tous marquants et laisser aux silhouettes sans visage le soin de faire de la figuration. Les personnages de FW sont souvent plus complexe que l’image qu’ils renvoient au premier regard. On retrouve toujours un peu le même genre de personnages dans ce type d’histoire, j’avais envie qu’ils soient plus complexes que leur archétype de base. Partir d’un classique, d’un cliché, et le faire dérailler doucement vers la vraie forme du personnage, ça c’était beaucoup plus intéressant.

Peux-tu nous parler de Buddy, et de sa relation qu’il entretient avec Phyne ? J’ai eu tellement envie d’en parler dans ma chronique, mais je m’attache à ne pas spoiler l’intrigue. Peut-être y arriveras-tu mieux que moi ?

Difficile de répondre à cela sans spoiler effectivement. Il est question à la fois de questionnement sur les origines, sur l’identité de chacun et sur le lien que l’on peut tisser avec l’autre. Comme je l’ai dit, chaque personnage a une facette plus complexe que son simple cliché. Là où il ne devrait rien y avoir, on retrouve sans doute la charge émotionnelle la plus forte du roman.

La planète Fark, c’est aussi ses laboratoires clandestins, dissimulés aux yeux de tous. Pourquoi avoir décidé d’implanter ce type de structure dans ton intrigue ?

Parce que l’erreur de base serait de n’avoir sur Fark que des éléments servant l’intrigue directement. L’univers de Fark s’étant bien au-delà du volume que le lecteur a entre les mains. Mines, labo, villes… tout cela n’est qu’effleuré ici et laisse une grande richesse pour développer d’autres histoires autour de la première. Pour le cas particulier des labos, ils sont là aussi pour faire réfléchir sur les choix que l’on fait. Ceux qui les ont construit n’avaient pas de morale, les moralisateurs qui ont voulu les fermer ont finalement agravé les choses car leurs choix n’étaient pas éclairés… Rien n’est jamais anodin dans Fark.

Dans ce roman, on y retrouve pas mal de références à la culture populaire. Quelle est la période que tu as le plus apprécié ? Quelles sont les œuvres, musicales, littéraires, ou autre, qui t’ont le plus marqué ?

Comme expliqué dans les remerciement, je me considère comme un Geek Vintage. A l’époque, nous n’étions pas cool, on nous regardait de travers, on nous jugeait. Aujourd’hui, des choses comme le Club Dorothée, les premiers mangas en France, les films ou les dessins animés/séries des années 80/90 sont devenus des légendes que tout le monde adore. On était trop en avance, mais j’aime à dire que si nous étions peu de passionnés, nous avons ouvert la voie. La fin des années 2010 aura vu de nombreux reboot de séries ou jeux… c’est bien la preuve qu’on a du mal à faire mieux maintenant.

Si tu avais un conseil à donner à un auteur pour l’écriture de son premier roman, ce serait lequel ?

Ne rien lâcher. Rester à l’écoute des gens sans les laisser te tirer vers le bas. Ne pas trop se prendre au sérieux, tout en l’étant.

Enfin, une question un peu plus personnelle, pour en apprendre davantage sur toi. Dans la vie, quel serait ton plus grand rêve ?

Je viens de vivre deux de mes plus grands rêves (être publié et co-fonder une association pour promouvoir l’époque médiévale), il faut que je m’en trouve de nouveaux.

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