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Interviews

Interview de Daniel Mat, auteur d’Au-delà de la Lumière

By 6 octobre 2019février 13th, 2025No Comments

J’ai eu la chance de pouvoir interviewer Daniel Mat, que je remercie pour la qualité et la pertinence de ses réponses. Il est l’auteur du roman Au-delà de la Lumière, publié aux éditons Scrineo. C’est un roman que j’ai découvert il y a de ça quelques jours et qui m’a énormément plu, au regard des thématiques abordées. J’ai décidé d’entrer davantage dans l’univers de cet auteur, qui présente un tout premier roman, qui, j’espère, sera couronné de succès !

Tout de suite, et sans plus attendre, place à l’interview !


Quel a été votre parcours dans le domaine de la littérature ? 

En dehors de mon plaisir de lire et de mon envie d’écrire (qui existent depuis aussi loin que je me souvienne), je n’ai pas suivi un parcours très littéraire. Mes études supérieures étaient dans le domaine de l’éducation, et j’ai enseigné pendant dix ans à l’école primaire. Cela dit, j’ai toujours mis un accent très important sur la lecture et l’expression écrite dans mon enseignement. Il me paraît essentiel d’y sensibiliser les plus jeunes, avec des livres et des thèmes qui peuvent les passionner.

Quels sont les genres qui vous attirent le plus ? 

L’imaginaire, même si je reste ouvert à tout. 

J’ai un goût prononcé pour la science-fiction et la fantasy qui évoluent à la frontière entre les deux. Certains parlent de science-fantasy, et le terme me convient, mais je préfère voir ça comme une exploration fluide de l’imaginaire au sens large. Les définitions me paraissent souvent trop limitées pour décrire l’étendue de ces genres.

Et, peut-être paradoxalement, j’aime les histoires qui s’ancrent dans une réalité proche de la nôtre. L’humain est au centre, avant la technologie ou la magie.

Quelles sont les sources de votre inspiration ? 

J’ai une véritable fascination pour l’adolescence, d’où le fait que la plupart de mes projets se dirigent vers le public « young adult ». La nostalgie que j’associe avec cette période de la vie est sans doute ma principale inspiration. C’était le temps des rêves et de la réalisation progressive de leur effondrement. Ça paraît sombre, dit comme ça. Mes récits le sont, souvent. Mais mes personnages continuent d’espérer. Et moi aussi.

De manière plus concrète, pour ce roman, je me suis beaucoup inspiré des histoires en lien avec les mondes virtuels et subconscients (Inception, Matrix, etc.), des univers dystopiques où l’inégalité règne et où la mort est omniprésente (Hunger Games, La Faucheuse, etc.) et des sports de combat en général (le MMA, principalement).

J’adore l’idée de mêler les rêves lucides et les EMI dans une histoire. Comment cette intrigue de roman vous est venue ? 

Je suis content que ça vous ait plu !

L’idée m’est venue un peu par hasard (comme c’est toujours le cas pour moi). Je ne me souviens pas bien de ce qui l’a provoquée. Dès le départ, j’avais imaginé des combats « subconscients ». Mais je les voyais purement « psychologiques » : les combattants tentaient de faire ressortir les pires souvenirs de leur adversaire, pour les rendre fous et les forcer à abandonner. Tout de suite, l’image d’une jeune femme inanimée, allongée sur un fauteuil au milieu d’un stade m’est apparue. Le personnage principal écartait les gens sur son passage pour l’atteindre, pour la sauver. Tout est parti de là.

Lorsque j’ai décidé de rendre les affrontements plus dynamiques, en y ajoutant l’aspect MMA, le véritable concept s’est mis en place. Les souvenirs n’étaient plus qu’une faiblesse : ils devenaient une arme. Mais, comme dans l’idée originale, ils peuvent échapper aux combattants et les mener vers le désespoir… et la défaite.

Le processus a été très laborieux, au fil des versions du roman. L’aide de ma directrice d’ouvrage, Agnès Marot, s’est avérée essentielle pour que je parvienne à faire ressortir l’intensité et l’émotion que je recherchais avec ce concept.

Le fait d’associer ça avec les rêves lucides et les EMI m’a paru évident. C’est le domaine du subconscient, où la frontière entre réalité et imaginaire est très fine. On parle, parfois, de « la vie qui défile devant nos yeux » lorsqu’on s’approche de la mort. Ce sont ces souvenirs émergents que les personnages de mon histoire tentent de maîtriser, pour pouvoir y puiser leur énergie. Et, par la même occasion, mieux comprendre leur passé pour se préparer à l’avenir.

Ici, la notion de « passage » est très importante. Vers la mort. Vers l’âge adulte. Les thèmes s’associaient de manière vraiment évidente.

Avez-vous déjà eu l’occasion d’expérimenter des rêves lucides ? Si oui, comment les avez-vous perçus ? 

Mes premières expériences, involontaires, remontent à l’enfance. 

Je me souviens d’un rêve récurrent. J’étais à l’école, devant un contrôle que j’étais incapable de remplir. D’un coup, je sentais la panique me quitter : « Je suis en train de rêver, je n’ai pas besoin de travailler. » Je restais, du coup, plusieurs minutes dans cette sérénité, à me balancer sur ma chaise.

D’autres fois, aussi, je me retrouvais dans une situation de danger imminent. La prise de conscience que j’étais dans un rêve s’associait au sentiment d’urgence et au besoin de me réveiller tout de suite pour y échapper.

Plus tard, durant l’adolescence, j’ai mis en pratique des techniques pour tenter de maîtriser ce phénomène, avec plus ou moins de succès. Notamment celle du « reality check » qui consiste à se demander régulièrement pendant la journée si on est en train de rêver, voire de l’associer avec un geste précis pour vérifier.

Ce qui m’a toujours ennuyé, c’est que j’étais incapable, au réveil, de savoir si j’avais vraiment été lucide dans mon rêve, ou si j’avais seulement rêvé d’être lucide… Si vous voyez ce que je veux dire ?

D’après vos questions et votre chronique, j’en déduis que le sujet vous passionne. J’espère avoir l’occasion d’en parler plus longuement avec vous à l’avenir ! (Et avec d’autres lecteurs qui auraient davantage d’expérience que moi dans ce domaine.)

Avez-vous appris des choses à propos des rêves lucides ou des EMI que vous ignoriez au cours de l’écriture de votre roman ?

Pas nécessairement, dans le sens où ce sont des sujets qui m’ont toujours intéressé et sur lesquels j’avais déjà fait de nombreuses recherches. 

De plus, j’offre une vision très personnelle de ces phénomènes. J’ai donc pris beaucoup de liberté avec le concept, par rapport aux témoignages et études qui ont pu être menés.

Toutefois, dans mon roman comme dans la réalité, les hypothèses spirituelles et scientifiques s’affrontent pour tenter de les comprendre. Sans trop en dévoiler, il était important pour moi de ne pas donner de réponse définitive à cette question. Je pense qu’il est possible de lire le roman de manière très différente, selon vos propres convictions.

Envisagez-vous de continuer d’écrire sur ce même type de sujet ? 

Lorsque j’ai écrit Au-delà de la Lumière, je l’envisageais comme une trilogie, mais dont le premier tome pouvait se suffire à lui-même. C’est ce que j’ai accompli.

Comme votre chronique l’a soulevé, même si ce roman a une véritable conclusion, certains éléments de l’univers sont mis en place sans être explorés davantage. Quelques personnages, aussi, restent particulièrement mystérieux jusqu’à la fin. De nombreuses portes restent entrouvertes… Le texte donne assez de contenu pour se faire ses propres hypothèses (j’y ai d’ailleurs caché plusieurs indices, pour satisfaire les lecteurs les plus fouineurs et acharnés), mais je serais ravi de retrouver ces personnages pour poursuivre l’aventure avec eux.

J’espère que le livre trouvera son public. Ce sera sans doute déterminant pour savoir si les suites directes verront le jour ou non.

Un grand merci, Quentin, pour ces questions passionnantes !


Alors, envie d’en savoir plus sur cet auteur ? Vous pouvez aller jeter un œil sur sa page Facebook, ou encore d’aller voir son roman sur le site des éditions Scrineo. Sortie prévue le 24 octobre !

À très vite pour de nouvelles chroniques ! 😉

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