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Interviews

Interview de Amandine Lambert, auteure de fantasy

By 23 avril 2020février 13th, 2025No Comments

Bonjour Amandine Lambert. Pour ceux qui ne te connaissent pas, tu es l’auteure de la saga Le Lumanis, dont le premier tome est d’ores et déjà disponible. Un roman alliant magie, histoire familiale difficile et menaces de taille !

Bonjour, un grand merci à toi de m’avoir proposé de réaliser cette interview concernant mon premier roman. Je serai ravi de pouvoir répondre à tes questions.

Comment s’est dessinée l’intrigue de ce premier opus ? As-tu déjà une idée de la suite des aventures ?

J’ai commencé l’aventure du Lumanis en Juillet 2018 comme certains le savent peut-être et à cette période, je sortais de l’écriture d’un autre roman (que je n’ai jamais fini d’écrire, soyons honnête) et j’avais envie de changement dans mon travail d’écriture. Il faut savoir que je n’avais quasiment aucune idée de ce que je voulais écrire, quelle serait l’intrigue et les personnages. Je vous le confie, mais la première phrase inscrite dans mon carnet à idée concernant cette trilogie était : Une quête dans un monde fantastique… je vous l’accorde, on va pas aller bien loin avec ça. Et inconsciemment, j’ai utilisé la méthode du flocon de neige qui consiste à étoffer son idée au fur et à mesure.

Sans même que je sache que cela avait un nom, je l’ai fait et c’est ainsi qu’est né le premier tome de cette trilogie. J’ai achevé l’écriture du tome un an pile-poil après le premier mot couché sur le papier. Et alors que je laissais reposer en essayant de planifier la suite, j’ai tout de suite commencé l’écriture du tome 2, que j’ai d’ailleurs fini d’écrire le 18 avril dernier. Alors que je planifiais beaucoup durant le tome 1, je me suis complètement détaché de ce modèle pour l’écriture de la suite. Le pire, c’est lorsque j’essayais de prévoir trois ou quatre chapitres à l’avance, j’arrivais toujours à dévier de ma trajectoire et je crois que je deviens de plus en plus une jardinière. ☺

Alionora possède un caractère bien trempé ! Comment ce personnage est-il né ? Tu parles également du fait qu’Alionora a provoqué chez toi des remises en question. Quel impact a eu ce personnage pour toi ?

Alionora est de loin mon personnage préféré ♥. Bien qu’ils soient cinq protagonistes et qu’ils soient tous importants pour moi, Alionora reste ma petite préférence. Je crois que nous avons tous en nous une part plus sombre, courageuse, faisant preuve d’audace, parfois cruelle même. C’est de cela que je me suis inspirée lors de la création d’Alionora. Elle est forte et téméraire, paraît presque sans peur.

Bien qu’elle ait de nombreux défauts, Alionora Elwing est la femme sûre d’elle que je ne serai jamais. Elle ose et ne se pose pas de question. Et c’est en ça que son personnage a plus d’impact sur moi que les autres protagonistes. Je me surprenais souvent à me dire dans des situations de la vie quotidienne : Alionora ferait ceci ou cela. Je l’ai toujours vu comme une personne à part entière. Et pourtant, cela est bien contradictoire, mais parfois elle me tape sur les nerfs et je suis en désaccord avec ses actions. ☺

La force de ton roman porte sur ses personnages, qui tissent des liens inextricables. Comment t’es venue l’idée d’une vie de famille complexe entre Alionora et son père ? Quels sont les clés d’un bon personnage selon toi ? 

Alors, concernant la vie de famille complexe entre un père et une fille, cela provient majoritairement de ma propre vie. J’ai des rapports parfois compliqués avec mon père et il est vrai que j’ai utilisé cette situation familiale dans ce roman. Cependant, rien d’autre n’est inspiré de ma vie. Ni les raisons de ce comportement, ni même les comportements du père et de la fille en eux-mêmes. Je distingue bien ma vie et mon roman sans pour autant les mélanger. En ce qui concerne les autres personnages du Lumanis, j’avais l’envie de pouvoir illustrer des hommes et des femmes de tout âge et toutes catégories sociales. Montrer leurs différents enjeux et que pourtant, cela n’empêchait en rien leur rapprochement. Que même si au premier abord on ne peut pas se supporter (coucou Ler et Galdor, on parle de vous) les relations évoluent lorsqu’on apprend à se connaître et que l’on vit des choses parfois difficiles, ensemble.

Selon moi, un bon personnage est un personnage qui évolue durant une histoire, qui a un certain caractère, qu’il soit fort ou réservé, mais qu’on ait la forte impression qu’il poursuive son histoire même au-delà des pages du roman. Qu’il ne commence pas sa vie à la page une et ne disparaît pas une fois l’histoire achevée. Qu’il puisse tout simplement, être réel.

La magie semble omniprésente dans ton univers, aussi bien dans le Lumanis, dans des potions, mais aussi dans certains des personnages. Qu’est-ce que la magie apporte pour toi dans un récit ? D’où tires-tu ton inspiration dans la conception de ton système de magie ?

En effet j’ai souhaité intégrer cette histoire dans une société dans laquelle la magie est omniprésente. Tellement qu’elle en devient banale. Une histoire similaire pourrait également fonctionner sans la moindre trace de magie mais selon moi, cela ne serait plus vraiment la même histoire. Dans un contexte différent, avec des personnages qui ne seront jamais nos héros. Intégrer les différentes formes de magie à mon univers est un choix qui me paraissait évident dès la création. En ce qui concerne les différentes magies présentent dans l’univers de ce roman, je me suis inspirée de divers éléments.

Tout d’abord, la magie Pure des rois et reines. Durant notre histoire, alors que nous étions encore gouvernés par des monarchies, on disait toujours que les rois avaient été choisis par Dieu. J’ai voulu utiliser cette idée en la poussant encore plus loin. En effet dans le Lumanis, les pouvoirs de la famille royale sont en lien direct avec les divinités de leur monde. D’où leur appellation : Pouvoirs Pures. En ce qui concerne la magie élémentaire, j’ai longuement hésité entre l’utilisation de quatre ou de cinq éléments naturels. Cependant, intégrer la pratique des minerais apportait, selon moi, une magie différente que ne compensait pas les autres éléments que nous connaissons bien. La magie de sang est très rare, comme dit dans mon roman, mais tout comme la magie mystérieuse des Passeurs d’Âmes, elles sont développés plus en détail dans le tome 2 donc chut

J’ai cru voir que tu avais un sens de l’organisation fort développé. Peux-tu nous en dire davantage sur ta façon de travailler avant de te lancer dans l’écriture en elle-même ?

Mon sens de l’organisation est tout de même assez relatif. Haha. Il y a quelques années, je me considérais bien plus comme une Architecte. J’essayais de prévoir un minimum l’avenir de l’histoire mais à présent, je suis une Jardinière pure et dure. Il m’est presque impossible de prévoir des chapitres à l’avance. J’avance, et on verra bien ce que ça donne. Avant l’écriture, je ne réfléchis pas car puisque j’ai en quelque sorte « la tête dans le guidon », que je connais mes personnages et que j’avance en même temps qu’eux, je ne sens pas la nécessité de faire des recherches et autres. Cela vient au fur et à mesure.

En l’occurrence, lorsque j’aurai fini cette trilogie et que je devrai me mettre dans un autre univers, avec d’autres personnages, je crois que je vais vraiment prendre dur. Il faudra réapprendre à connaître ses personnages, à les faire vivre. À reconstruire un univers et ses pratiques, ses coutumes. Pour le moment je n’en ai pas forcément besoin. Mais je vais galérer pour mon prochain roman haha.

Quels sont les conseils que tu donnerais à ceux qui décideraient de se lancer dans l’écriture ? Y a-t-il des pièges à éviter dans un premier roman ? 

Se lancer ! Ne pas avoir peur et juste, aligner les mots sur le papier sans jugement envers soi-même. Lorsque l’on écrit une histoire, on a tendance à vouloir être parfait et ça, dès le début. Breaking News : c’est impossible. On ne devient pas champion du monde de course sans s’entraîner et pratiquer jour après jour. Eh bien l’écriture, c’est la même mécanique. Le plus dur, c’est de faire le premier pas et de se lancer. Alors n’hésitez plus. Certes il y aura des fautes, des choses à revoir, à retravailler mais ce n’est pas grave. C’est même tout ce qu’il y a de plus normal. Il faut se tromper pour avancer.

Écrire ça vient du cœur, il faut que vous aimiez ce que vous faites et que vous y prenez plaisir. Si cela devient une corvée alors ce n’est pas une bonne chose. Patientez, faites autre chose pour vous changer les idées. Il faut garder en tête que se forcer à faire quelque chose, ce n’est pas bénéfique pour tout le monde (pour moi en tout cas, ça ne l’est pas du tout). En ce qui concerne les pièges à éviter dans un premier roman, je dirais tout d’abord le fait de se lancer dans l’écriture d’un roman sans avoir au préalable testé la solidité de votre idée. Peut-être n’est-elle pas assez épaisse pour un roman, peut-être est-ce juste une nouvelle.

Et si vous voulez tout de même écrire un roman, est-ce que votre idée est assez pertinente pour accrocher le lecteur durant trois cents pages ? Dans ces deux cas, ne vous en faites pas. Chaque histoire est unique. On pourrait être cent à réécrire Harry Potter que l’on aurait chacun une direction différente et à la fin, une histoire qui n’appartient qu’à nous. Alors oui il y aura des obstacles à passer mais cela en vaut toujours la peine.

Quelles sont les passions qui t’animent dans la vie ? Et quels sont tes futurs projets, dans le domaine de l’écriture, ou même dans un tout autre domaine ? 

Je vais manquer d’originalité sur ce point mais ma passion est l’écriture (non, sans blague…). J’étudie le Design Graphique et la Communication. C’est un domaine passionnant et pourtant je sens une certaine distance entre ce que j’aime réellement et mes études. J’ai encore deux ans d’études avant mon diplôme et aujourd’hui je ne vois ce domaine que comme un métier et non une passion, bien que j’aimerais de tout cœur pouvoir allier les deux. L’écriture me permet de m’évader de ma vie courante et de tous ses tracas quotidiens. Et plus j’écris, plus cette activité me rend heureuse et me pousse à continuer.

Depuis que je suis toute petite j’aime écrire. Auparavant, plus sous la forme de poèmes et à présent, en romans. Et depuis le jour où je me suis lancée, où je me suis dit : Allez, qu’est-ce que tu risques ? Au pire tu auras réalisé un rêve de pouvoir écrire un livre, au mieux, cette aventure pourrait se poursuivre. Et c’est exactement ce qui s’est produit. Aujourd’hui je sais que jamais je ne pourrai cesser d’écrire, cela fait partie de moi. Mes projets futurs sont évidemment de poursuivre sur cette voie et de publier des romans, encore et encore.

Dans ta vie personnelle comme professionnelle, quel serait ton plus grand rêve ? 

Mon plus grand rêve serait de pouvoir, un jour, vivre de l’écriture. J’ai conscience que c’est un milieu très difficile et qu’une précarité sévère touche les auteurs et les artistes en France, à ma plus grande désolation. Et cela est encore plus vrai lorsque l’on parle de l’auto-édition. Pourtant, cela reste mon plus grand rêve, mon plus grand objectif. Et je donnerai tout pour pouvoir vivre de ma passion comme tant de gens aimeraient le faire. Avoir publié mon premier roman et pouvoir le tenir entre mes mains m’a fait réaliser à quel point cela était possible et réel. Alors bien qu’il soit difficile de se faire connaître et de vendre son travail de nos jours, cela reste mon plus grand rêve.

Un grand merci à toi Quentin pour cette interview. J’espère ainsi que les gens qui lisent cet article me connaissent un peu mieux.

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