Après le succès des derniers Hunger Games, le peuple de Panem est impatient de retrouver Katniss et Peeta pour la Tournée de la victoire. Mais pour Katniss, il s’agit surtout d’une tournée de la dernière chance. Celle qui a osé défier le Capitole est devenue le symbole d’une rébellion qui pourrait bien embraser Panem. Si elle échoue à ramener le calme dans les districts, le président Snow n’hésitera pas à noyer dans le sang le feu de la révolte. A l’aube des Jeux de l’Expiation, le piège du Capitole se referme sur Katniss…
Pocket Jeunesse – 399 pages – 18,15 euros (7,80 en poche).
Le revers de la discorde…
Alors que le Capitole acclame les vainqueurs des 74ème Hunger Games, Katniss et Peeta ont-ils seulement pu apercevoir l’espoir de vivre en paix jusqu’à la fin de leurs jours ? Car les règles sont strictes. Il ne doit y avoir qu’un seul et unique vainqueur.
Le bonheur d’être survivant de l’arène passé, ils devaient se rendre à l’évidence. Leur petit jeu n’aurait pas pu se poursuivre ainsi. Jamais personne n’a osé déroger aux règles des Hunger Games, jusqu’à ce jour, jusqu’à cette poignée de baies au poison mortel.
Sans réellement s’en douter, Katniss venait de défier le Capitole. Ceci sans omettre le fait que son geste avait été interprété comme une provocation par certains Districts. Dans l’ombre du geai moqueur, les prémices d’une révolte commencèrent à s’éveiller.
Lorsque Katniss rejoint son district l’origine, tout semble encore normal. La quiétude se dégage du mythique village des vainqueurs. Mais cette impression déchantera rapidement avec l’arrivée d’un nouvel escadron de Pacificateurs, avec, à leur tête, Thread, un individu à la personnalité destructrice.
Tout ceci sans oublier la visite surprise du président dans la demeure de son enfance. Il attendait patiemment, à l’écart dans une autre pièce, que Katniss prenne la peine de saluer sa mère et sa sœur. C’est alors que tous les mensonges disparaissent pour ne laisser place qu’à la vérité. Le président Snow connaît tout des agissements de la vainqueuse et de sa façon de se comporter comme une adolescente éperdument amoureuse.
Rien de tout cela ne lui a échappé. Il n’est pas dupe et ne demande qu’une chose : le convaincre que cette histoire d’amour peut avoir un semblant de réalité. Pour calmer les opposants au Capitole et éviter tout soulèvement, et ce, lors de leur prochaine tournée des districts.
Chaque année, le vainqueur voyage au travers de Panem pour rencontrer toute la population. Il entame alors un discours face à des familles meurtries d’avoir perdu leur enfant dans l’arène et à une assistance endeuillée. Sauf que cette année, quelque chose a changé.
Le peuple est marqué par la colère contre le Capitole. Katniss est devenue, sans le vouloir, l’emblème même d’une révolution. Attiser le feu n’est sûrement pas ce qu’elle savait faire le mieux. Dès ses premières paroles, un vieillard se méprend à entonner le chant d’un geai moqueur. Ce seront ses dernières paroles avant d’être exécuté en public.
Dans une montée en puissance des idées révolutionnaires, les 75ème Hunger Games sont annoncés. Celui-ci a la particularité de participer à l’Expiation, une édition spéciale des jeux organisée tous les 25 ans. La précédente, dont Haymitch est ressorti vainqueur, avait rassemblé le double du nombre de tributs habituel. 48 adolescents s’affrontaient alors.
Ces jeux qui s’annoncent réservent une bien belle surprise pour tous les gagnants des éditions précédentes. S’il n’y aurait qu’une seule chose à leur souhaiter, ce serait bel et bien de rester vivant, quoi qu’il arrive, car tout système possède sa faille.
L’art de captiver le lecteur au fil des pages.
Si on devait définir ce titre par une métaphore, ce serait comme une main que l’on empoigne dès les premières pages pour ne la lâcher qu’au dernier mot. Tel est le talent incarné par Suzanne Collins dans ce second opus de Hunger Games.
Autant le premier tome démarrait l’intrigue d’une folle saga, que déjà, nombre de révélations s’enchaînent dans une distillation parfaite au cours du scénario. Aucun instant de flottement, aucune description ennuyeuse au point de quitter momentanément l’histoire, rien de cela ici !
Ce qui a fortement contribué à accrocher le lecteur compte parmi l’évolution fulgurante des différents protagonistes (et ils sont nombreux !). Entre le durcissement de Katniss, la maturité des propos de Peeta, un Haymitch touché par la révélation de ces nouveaux jeux et toute l’équipe de préparation autour du district douze ne sachant retenir leurs larmes, tout évolue à la perfection.
Un point d’honneur est accordé à la révélation de Peeta lors de son discours prenant place avant les jeux, pendant les interviews menées par Ceaser.
En bref : une tuerie au propre comme au figuré !
Vous n’aimez pas que des personnages meurent au cours du récit ? Mince, c’est raté pour cette fois ! N’est-ce pas le but de ces fameux Hunger Games après tout ?
Que de tristes nouvelles. Que de joies. L’embrasement tient parfaitement ses promesses et nous emmène dans un monde où l’espoir renaît de ses cendres. Tous vivaient dans la peur du Capitole, alors qu’une héroïne a tenté l’exploit en détournant le jeu à son avantage. Peut-on lui en vouloir, après tout ?
Sauf que le Capitole ne l’entend pas de cette manière. Il faut rappeler à la population qui décide et qui contrôle. Ce dernier a remporté la guerre contre les rebelles il y a 75 ans en rayant le district 13 de la carte à tout jamais.
Mais alors que les jeux commencent et que l’on suit les péripéties d’une Katniss tentant de survivre dans l’arène, on en oublierait le cœur même de l’histoire : l’embrasement.
Beaucoup de sang a coulé. Beaucoup trop. On a lynché son ami d’enfance, Gale, sur la grand place, on lui a retiré son terrain de jeu en électrifiant les grilles la séparant de la forêt, on l’a maintenue en dehors du plan destiné à la sauver, elle, comme les autres.
Mais elle n’oubliera pas qui est son véritable ennemi. Car l’horloge tourne et emporte avec elle les pleurs et les âmes malchanceuses.
Tic. Tac.
Ma note : 4,5/5