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Dystopie

La fin du monde tombe un jeudi, de Didier van Cauwelaert

By 3 août 2017février 13th, 2025No Comments

« Je m’appelle Thomas Drimm, j’ai 13 ans moins le quart, je n’ai l’air de rien, mais je suis en train de sauver la Terre. »

Thomas Drimm vit dans une société « idéale » où le bio, le diététiquement correct et la chance font loi. Mais un beau jour, cet ado ordinaire, nul en tout et en surpoids, d’un coup de cerf-volant, tue accidentellement le Docteur Pictone. Et le scientifique de se réincarner dans l’ours en peluche de Thomas ! Il confie alors au jeune garçon un secret terrifiant, celui de l’Antimatière… Brenda, sa belle et impétueuse voisine, est la seule à lui venir en aide, et c’est tiraillé entre les sautes d’humeur de la jeune femme et l’esprit parano du vieux savant que Thomas va découvrir l’exaltant et périlleux destin réservé aux super-héros.

Albin Michel – 394 pages – 17 euros (6,90 en poche).

Un étonnant mélange de livre jeunesse et de science !

J’ai été étrangement étonné de voir Didier van Cauwelaert sur la couverture d’un roman jeunesse ! Mais c’était sans se douter de sa capacité d’adaptation à un jeune public. Scientifique dans l’âme, il a su combler mes attentes en la matière. Sur fond de dystopie, l’auteur crée une ambiance lourde où les êtres humains sont devenus des marionnettes du gouvernement, de leur naissance jusqu’à l’éternité. Pourtant, aucune révolte populaire ne se soulève et tous acceptent leur sort, sans vraiment savoir à côté de quoi ils passent…

Thomas Drimm est un jeune pré-adolescent atteint d’un léger surpoids. Il est collégien et n’a pas beaucoup d’ami, mis à part son cerf-volant « XR9 » qu’il trimballe à la plage dès que les conditions météo le lui permettent. Sauf qu’il va finir par faire une rencontre qui va tout changer pour lui. Une rencontre qui va d’ailleurs être très brève, avec le Docteur Pictone, grand scientifique qui a inventé les puces électroniques et le bouclier magnétique, qui font parti du quotidien des habitants des Etats-Uniques. Ce dernier, venu se promener sur la plage, va être tué sur le coup par « XR9 », dont une pointe métallique va lui transpercer le crâne. Thomas va être dans tous ses états, lui qui vient de tuer un promeneur innocent. Les réactions qui vont s’enchaîner dans son cerveau sont pour le moins… étonnantes ! 😛

Difficile de résumer le début de l’intrigue sans trop en dire, c’est pourquoi je vous laisse découvrir la suite par vous-même. L’histoire commence très vite et très fort. Il faut savoir captiver le lectorat jeunesse sans attendre, c’est d’ailleurs un point que j’apprécie particulièrement. Pas de place pour l’ennui et les péripéties ennuyeuses. Et puis, c’est un roman à la police assez imposante – pour la version Albin Michel en tout cas – qui se lit très rapidement.

Les personnages principaux, au nombre assez réduit, profitent tous d’une personnalité bien marquée et d’un tempérament à toute épreuve ! Ce qui rend l’histoire vivante, entre les querelles qui font sourire et les dialogues scientifiques parfois incompréhensibles. Je pense que c’est une volonté de l’auteur par ailleurs ! 😛

Didier van Cauwelaert sait mêler la dystopie avec un poil de science-fiction. J’imagine que l’histoire se déroule dans un futur assez proche, où tous les êtres humains doivent être pucés lors d’une cérémonie d' »empuçage » qui a lieu durant leur pré-adolescence. Capable de bien des choses, la puce implantée au cœur même du cerveau, sert au contrôle des activités réglementaires imposées par le gouvernement et, dans une autre mesure, au contrôle des émotions. Cette puce est une invention du Docteur Pictone, mais reprise par une entreprise qui en a désormais obtenu la production exclusive. Le contrôle de la population sous le couvert d’une société ? Ça fait très dystopie du XXIème siècle !

Jusqu’au moindre détail, on apprend même pourquoi le gouvernement se méfie des « gros ». Il existe même des centres de dénutrition pour les aider à vaincre leur obésité supposée avant qu’elle ne s’installe définitivement. Didier van Cauwelaert a su me convaincre dans ce premier tome de cette saga titrée Thomas Drimm. Il évoque sans peine les travers de la société actuelle en les accentuant d’autant plus. Il va même plus loin, en faisant apparaître l’aspect spirituel de l’âme humaine, thème que j’apprécie parrticulièrement ! Personnellement, j’éprouve la crainte que ce monde, dépeint dans La fin du monde tombe un jeudi, devienne un jour notre réalité. Avec les avancées technologiques et les présages qu’on entend, on se poserait bien la question… 🙂

Ma note : 4,5/5

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