Rubens n’est pas taillé pour la vie sur Fark : trop maigre, trop faible pour ce caillou déserté qui n’abrite que les rebuts de la société. Alors, que vient-il faire sur cette planète malfamée ? Accroché comme un naufragé à sa sacoche, il vient s’associer à Phyne et de son équipe de mercenaires hauts en couleur. Mais quel est le véritable enjeu de sa venue ? Une chose est sûre, Rubens ne sera plus le même après son passage sur Fark !
Embarquez pour une virée spatiale palpitante que vous n’êtes pas prêt d’oublier !
404 Éditions – 320 pages – 16 euros.
Un roman au suspense incroyable qui donne envie de traverser les déserts impétueux de Fark !
Je tiens à remercier les éditions 404 pour l’envoi de ce roman. C’est qu’il me tentait celui-ci ! Surtout que c’est le premier livre que David Gallais publie, alors me voilà parti pour me faire une opinion sur ce nouveau venu de la littérature imaginaire francophone. Lauréat du grand prix 404 Factory, l’auteur mérite clairement ce titre !
Fraîchement arrivé via les Transport des Colonies, Rubens et les autres passagers allaient devoir s’orienter vers une navette de liaison pour leur permettre de rejoindre leur destination finale. Fark s’approchait, inexorablement. Rubens s’éveilla en sursaut, alors que les lumières se rallumaient. Il ne pensait pas s’endormir, il vérifia d’instinct la présence de sa sacoche auprès de lui. Elle était toujours là, mais ses pensées s’entrechoquaient. Il avait fui son monde et sa vie pour arriver ici, de façon brutale. Lui-même se sentait un peu perdu devant toute cette agitation et les nouvelles perspectives qui s’offraient à lui.
Arrivé de justesse devant le vaisseau qui partait pour Fark, sa course fut arrêtée pour permettre d’effectuer un contrôle d’identité avant d’entrer à bord. Il ne cessait de ruminer, pourquoi lui et pas un autre. Il n’aurait pas dû être là, et pourtant, il ne progressait pas dans un rêve, mais bien dans la réalité. En entrant dans la navette, il fit la connaissance de Thérèsa Osten, la pilote. Elle ne mâchait pas ses mots, et avait le privilège de conduire ses passagers vers une destination fort peu prisée. Chez elle, économiser le carburant s’avérait être une seconde nature, si bien que le confort allait se transformer en sensations fortes. Avant même d’arriver sur Fark, Rubens subirait bien des secousses.
Des personnages hauts en couleur qui contrastent avec la planète sur laquelle leur mission va prendre vie…
Déjà, j’ai tout de suite été interpellé par cette couverture aux allures inhabituelles. Du sombre. Du noir et rouge qui attire le regard, et ce titre plutôt évocateur qui sonne comme le Far West, sauf que là, c’est d’une planète que l’on parle, et pas des moindres. Un lieu inhospitalier qu’il a fallu modifier à coup de terraformeurs pour créer une atmosphère viable, des bandits partout et, le pire de tout, des créatures inhumaines vaquant à d’obscures activités : tuer des êtres humains sous leur nombre impressionnant. Déjà, ça part assez mal pour Rubens, mais il est grand, beau et fort ce jeune homme, alors rien ne l’inquiète ! Ah, non, attendez, on me dit dans l’oreillette que je m’emballe, et qu’il est plutôt chétif et peureux, mais blindé aux as. Bon, au moins, ça lui fait déjà une qualité de taille. Ce tableau effrayant n’est pourtant pas aussi détestable et dénué d’intérêt, puisque des expériences et des trafics en tout genre parsèment ce monde. J’ai adoré voir des personnes se dissimuler pour créer des choses dans leurs laboratoires sous-terrain, à l’abri des regards. C’est aussi ça Fark, de l’innovation au-delà des lois habituelles !
Forcément, sur Fark, aucun policier ne vous répondra. Déjà, parce qu’il n’y en a pas, et parce qu’en plus, si vous trouvez du réseau, vous pouvez vous élire comme étant le plus chanceux de l’univers. Ce monde mystérieux révèle peu à peu ses secrets, et je dois dire que j’ai été très vite happé par ce monde et par les enjeux qui se mettent en place. Au début de cette lecture, et pendant les 100 premières pages, je me suis posé cette question : « Bon, c’est sympa, mais Rubens, il est venu faire quoi sur cette planète ? » Parce qu’on ne sait rien, à part que ses petites prévisions se sont avérées nulles. Rien ne va se passer comme prévu, du début jusqu’à la fin. De petites machinations, l’auteur passe à de plus gros complots encore. De quoi briser toute envie de refermer ce livre pour connaître la suite un peu plus tard. J’ai été dérangé par la grosse révélation de ce livre. J’ai l’impression que le vrai « méchant » de cette intrigue n’est pas le bon. Disons que j’ai manqué d’éléments pour me faire une idée précise du contexte économique de Fark.
Les décors sont incroyables, et les descriptions d’une bonne efficacité. Je me suis imaginé Fark sans aucun mal, avec ses vaisseaux branlants et toutes ces personnes endettés qui ne rêvent que de gagner le gros lot. J’ai aussi été stupéfait par les personnages, en particulier par Budy, dont je ne peux rien vous dire pour ne pas gêner votre découverte. Voilà qui va vous donner envie de lire ce roman, je le sais ! Ce personnage met au jour un nouveau type de relation, que je vous laisse découvrir si ce n’est pas déjà fait. Rubens, quant à lui, profite de sa virée sur Fark pour gagner en maturité, et il en avait grandement besoin. Je ne cite pas les autres protagonistes, toutefois j’ai l’impression de me retrouver dans un film à gros budget avec des acteurs archi-connus qui font tous leur show. Ça colle parfaitement à l’image de ce monde impitoyable où la méfiance est de mise…
Ma note : 4/5