Ce serait le « casse du siècle » comme l’ont baptisé les journaux.
« Personne n’arrivera jamais à dérober le fameux collier en or de la reine égyptienne Iâhhotep » disait à qui voulait l’entendre M. Zigler, propriétaire du plus grand musée privé d’Europe.
C’était naturellement trop tentant pour que vous, Arsène Lupin, le gentleman cambrioleur, ne vous y essayiez pas ! Mais une fois à l’intérieur, vous vous rendez rapidement compte que M. Zigler n’est pas prêt à voir disparaître ses précieux bijoux. Jaloux de sa collection, toute une vie de travail, le propriétaire a décidé que, si jamais un voleur parvenait à entrer dans son musée, il n’en sortirait tout simplement jamais.
Logique implacable, esprit d’analyse, sens de l’observation… aucun doute : vous allez devoir être meilleur que M. Zigler si vous voulez vous échapper.
404 éditions – 288 pages – 11,95 euros.
Un escape book sur le thème de l’égypte antique et de ses œuvres, à l’abri dans un musée privé…
Je tiens à remercier les éditions 404 pour l’envoi de ce roman. Clairement, j’ai décidé de bousculer mes habitudes littéraires pour partir à la découverte d’un escape book. J’ai déjà dû en lire, mais cela remonte à pas mal de temps. Alors pourquoi pas relancer la mode de l’escape book, et surtout de voir comment le genre a évolué !
C’est donc avec ce peu de connaissances que je me suis embarqué dans un cambriolage de haut vol aux côtés d’Arsène Lupin. Et je dois dire que mon aventure a été ponctuée de surprises, et ce, dès le début !
Des antiquités qui attisent les convoitises, et un cambrioleur qui tente de mettre la main sur un collier légendaire !
Déjà, tout a commencé avec de la difficulté. Ce roman ne dispose pas de points de comparaison avec les « romans dont je suis le héros », et pourtant, je pensais dur comme fer que ça serait à peu près la même chose. Ce livre s’articule différemment, et il faut une prise en main particulière avant de pouvoir partir à l’aventure. Pour cela, un avant-propos vous aidera, ainsi que des notes en fin de volume. Bon, j’ai trouvé ça un peu brouillon. Il faut sans cesse partir au fond du livre, revenir, repartir plus loin, pour relire les commentaires dans la première partie. Pour quelqu’un comme moi qui aime voir sa progression dans une lecture, il faut oublier. C’est ce qu’il m’a fallu comprendre : cette intrigue diffère d’un roman classique. Une fois cet aspect intégré, on peut y aller ! 😛
L’intrigue se divise en trois parties. Trois parties qui représentent trois enquêtes. Premièrement, on retrouve le « premier niveau du musée », puis on entre dans le vif du sujet avec « dans le ventre de la pyramide », et enfin, une dernière étape nommée « le bal masqué ». Voilà pour le programme des festivités ! Armés d’un plan et de quelques informations, vous devrez arpenter les salles qui composent le musée, pour y dénicher des indices, des clés et divers autres objets. Alors n’ayez pas peur d’écrire sur votre livre, l’inverse paraît même peu pratique. Difficile de se souvenir des objets accumulés en cours de route. Vous pouvez même dessiner sur votre plan du musée, c’est un simple conseil qui vous permettra de vous y retrouver entre les salles déjà visitées et les accès possibles entre-elles. Alors si, comme moi, vous seriez bloqué dès la première salle, référez-vous au plan et aux portes, le texte des salles vous guidera.
J’ai beaucoup aimé l’intrigue, ainsi que le petit côté joueur de M. Zigler. Il ne désire en aucun cas se faire dérober sa collection, mais l’ennui semble tellement le ternir qu’il n’empêche en rien un éventuel cambrioleur de repartir avec une de ses pièces. En tout cas, il faut s’armer de patience et prendre le temps de réfléchir. Difficile à faire quand on a l’habitude de laisser l’histoire se dérouler devant nos yeux. Il va donc falloir détrôner M. Zigler et montrer que vous êtes meilleur que lui, dans un temps imparti. Car, chaque matin, il ouvre son musée accompagné des forces de l’ordre… Vous avez le choix d’attendre le petit matin, ou de franchir une première porte. Mais les pièges sont nombreux. Quand on se met à jouer, il faut aussi apprendre à savoir perdre.
Avec cet escape book, vous arpenterez le musée bourré de mystères de M. Zigler. Vous allez vous perdre, découvrir des œuvres d’art, de belles illustrations, mais aussi revenir – souvent – en arrière, pour enfin trouver la bonne voie, parcourir des couloirs, des goulets étroits, jusqu’à arriver devant des situations qui semblent insolubles. J’aime le fait que cette histoire change de ton à un moment donné. Vous allez pouvoir prendre les rênes pour de bon. Je trouve que cette histoire s’adapte idéalement à un jeune public. Elle peut même faire l’objet d’une lecture commune entre un parent et son enfant. Seul, en tant qu’adulte, vous pourriez vite sentir les faiblesses de l’intrigue, à cause de ses répétitions descriptives des différentes salles.
Ce format de livre offre l’occasion de vivre plus intensément une histoire, et non pas de simplement la lire et de l’interpréter. C’est une façon de lire qui bouscule, et qui crée aussi de la tension et de la réflexion, même si certains événements sont inévitables.
Maintenant, c’est à vous de mener la danse !
Ma note : 3/5