Traqués par l’empereur et par Entropia, Matt, Tobias, Ambre et les leurs doivent fuir et rallier des terres inconnues pour s’emparer du dernier Cœur de la Terre avant qu’il ne soit détruit.
Mais le monde souterrain qu’ils découvrent ne grouille pas seulement de dangers. Il recèle d’incroyables révélations.
La guerre est proche.
Les sacrifices nécessaires. L’ultime course-poursuite est déclarée. Autre-Monde s’achève et livre enfin tous ses secrets.
Albin Michel – 500 pages – 22,50 euros.
Le tome 7, le dernier de la longue et entropique saga Autre-Monde, enfin sorti et si vite dévoré.
J’étais extrêmement impatient. Tellement même que j’en attendais beaucoup : de l’action, des explications pour achever les questions persistantes, du suspens à n’en plus tenir, des personnages ayant évolué et pris en maturité et surtout, des paysages et des cités à couper le souffle (Mangroz, mon amour).
Est-ce que j’ai été déçu ? Absolument pas. Le compte est bon pour Maxime Chattam, Genèse est un roman final envoûtant.
Souvenirs et mélancolie
Autre-monde, c’est un peu comme une série télévisée que l’on suit depuis plusieurs années. On l’adore, on la suit chaque semaine avec attention, sans attendre, pour découvrir la suite de l’histoire. Personnellement, la saga a débuté lorsque j’avais quatorze ans (il aura fallu neuf ans à Maxime Chattam pour écrire cette série).
Il s’est passé des choses depuis, et pourtant, chaque année, je lisais la suite des aventures de l’Alliance des Trois (sauf pour l’attente entre le tome 6 et le final, beaucoup plus long).
J’ai donc grandi avec ce récit de Maxime Chattam. J’ai même été surpris par mes quelques bons souvenirs qui subsistaient de mes précédentes lectures, et heureusement parce qu’elles ont servies à se remettre dans l’ambiance : de nombreux personnages emblématiques et chaque tome refont surface.
Parlons-en, des personnages, l’Alliance des Trois prend en assurance et gagne en maturité. Une certaine empathie se dégage de ce roman, on a envie d’aider les Pans, on vit des aventures joyeuses comme très dures depuis longtemps, alors on veut les protéger. On ressent ainsi énormément d’émotions comme si l’on vivait à travers eux, surtout grâce aux liens très forts qui unit chacun des personnages.
Un dernier opus envoûtant
Je n’ai eu de cesse de tourner les pages, encore et encore jusqu’à découvrir l’achèvement d’Autre-Monde. Malgré un début très explicatif, ponctué d’actions traînant sur la longueur, dès le premier tiers achevé, le reste de ce roman est un pur délice qui se consomme à outrance (vous ne pourrez pas faire autrement, de toute façon !).
On connait bien Maxime Chattam et ses fins de chapitre, comme des appels forcés à poursuivre sa lecture. Il en arrive même à faire oublier le réel et à nous inviter dans une plongée imaginairement riche.
Au cours de cette lecture, qui s’apparente à une expédition en monde inconnu, nombreuses sont les cités, nombreux sont les dangers et les paysages fabuleux. Pour le peu que l’on prenne la peine de lire quelques passages en profondeur, l’imagination crée des tableaux splendides.
La fin de Genèse se met lentement en place, probablement connue d’avance par ses lecteurs, mais certains détails n’ont pas fini de nous étonner et de nous surprendre. La surprise n’était pas forcément là où on l’attendait. Les émotions affluent de partout et nous submergent. J’ai rarement ressenti cela dans un roman.
Philosophie et utopie
Maxime Chattam semble parler aux enfants comme aux plus grands dans cette saga. Cela se confirme dans Genèse. Comme un père protecteur parlant à ses propres enfants, il nous dirige, nous encourage à s’adonner à des activités artistiques. Entropia et Ggl ne sont pas là pour rien, vous l’apprendrez bien assez vite en lisant ce dernier tome, tout est lié.
Et comme une lettre ouverte philosophique, Maxime Chattam publie sa critique de la société actuelle. Elle accuse ouvertement nos comportements, notre mode de vie actuel. Mais a-t-il vraiment tord ? Le pavé est jeté dans la mare, et ses remous ont bousculé ma personne à tout jamais.