C’est l’heure du duel décisif entre les deux camps qui s’entredéchirent pour la cité mère de Kyrenia. Deux champions vont s’affronter sur le sable de l’arène, un combat qui peut faire basculer le destin d’un peuple entier. Mais quelques heures à peine avant le coup de gong, le culte du Prophète a perdu son champion. Qui affrontera le Corbeau, redoutable gladiateur du Temple ?
Déchirée par les luttes de pouvoir, la plus grande cité du monde est au bord de la guerre civile. Le culte millénaire de la Grand déesse, menacé par celui d’Ochin qui se répand comme un raz-de-marée, n’a plus qu’un recours : la violence. Entre complots, combats et trahisons, chacun lutte pour sauver sa place et parfois sa vie…
Scrineo – 436 pages – 20 euros.
Un second tome intriguant et immersif
Et voilà, cette série d’Aeternia s’achève déjà ! Deux tomes seulement, mais qui en valent sûrement davantage tellement l’intrigue est dense et prenante. Tout comme « La Marche du Prophète (tome 1)« , on parcourt les pages à une vitesse impressionnante. Entre le suspense qui s’installe au-devant des complots, des révélations et des personnages, vous en oublierez votre quotidien à coup sûr…
Je ne peux pas le reprocher à Gabriel Katz : ses romans nous entraînent dans son univers et nous font rêver. Mais il y a mieux encore. Les protagonistes transparaissent en nous, en nous insufflant leur haine, leur combativité et leurs espoirs. Les émotions ressenties qui en découlent nous font vivre l’histoire comme si nous y étions un acteur à part entière, entre joies et peines intenses.
Dans « L’Envers du Monde », nous retrouvons Desmeon, Nessyria et même Synden, la sœur de Thessa. Sans oublier les grandes figures du premier tome avec Ismaen, Annoa et même Varian, affublé d’un nouveau rôle en ces temps de guerre. J’ai trouvé tous ces personnages – j’en oublie d’autres très importants – réellement vivants. Ils ne suivent pas un tracé linéaire inscrit dans l’intrigue, mais c’est l’histoire en elle-même qui doit composer avec leur évolution psychologique et leurs choix. Et je peux vous dire que ce n’est pas de tout repos, vous le comprendrez bien assez tôt…
Une guerre de religion pour le pouvoir…
Si vous vous souvenez de ma chronique sur le premier tome d’Aeternia, je vous avais évoqué la difficulté de choisir un camp entre le culte d’Ochin et celui de la Grande Déesse. Ici, je pense que le choix se précise, même s’il n’est pas simple. Les révélations s’enchaînent et les croyances, des deux côtés, s’effondrent peu à peu. Comme si le sujet même de cette guerre de religion s’étiolait pour devenir une guerre de pouvoir sur la cité de Kyrenia.
Gabriel Katz ne s’arrête évidemment pas là, puisque la guerre fait aussi rage au cœur même des deux cultes. L’argent est aussi un sujet d’importance : avec l’avancée du culte d’Ochin à Kyrenia, vaudrait-il mieux abandonner la Grande Déesse pour protéger ses intérêts ? Les problématiques sont nombreuses et des personnages vont être mis en avant grâce à cela, je pense notamment à Mae Nam, une dame âgée fortunée qui n’a jamais vraiment apprécié le Temple et sa Déesse.
« L’Envers du Monde » recèle de scènes toutes aussi grandioses les unes que les autres. C’est d’ailleurs au travers de Desmeon, le Danseur, que nous en apprenons toujours davantage sur cet univers cynique, teinté de nécromancie. Ses découvertes vont éveiller des frayeurs et ses aptitudes au combat, des alliances. Selon moi, il est le personnage le plus emblématique de cette fin de série. On a envie de l’aider et de le soutenir malgré tout ce qu’il endure.
En bref, « L’Envers du Monde » clôture ce diptyque de la plus belle façon qu’il soit. Les scènes sont fortes en émotions, du début à la fin. Point d’honneur sur les personnages, qui nous font vibrer au rythme de leurs décisions. C’était vraiment une belle lecture, qui ne laisse certainement pas indifférent. Je vous la conseille sans aucun doute !